Un musée des maths "féministe" bientôt inauguré à Paris
Les maths font leur grand retour dans le tronc commun de première en cette rentrée scolaire, et figurent parmi les priorités données par le président pour l'éducation dans une interview au journal Le Point. Emmanuel Macron va même inaugurer fin septembre un "musée des maths" à Paris.
L’idée de ce musée, c’est de réconcilier les Français avec Pythagore et ses successeurs. Ce musée mettra en avant des mathématiciens, comme Pierre de Fermat ou Emile Borel, et autant de mathématiciennes ! Celle qui pilote la conception de ce musée hébergé par l’Institut Henri Poincaré, Sylvie Benzoni, tient à cette représentation paritaire. Elle parle elle-même d’un "musée féministe", en phase avec l'année 2023 de "promotion des maths à l’école", censée promouvoir l’égalité filles-garçons. Vous découvrirez donc Ipatie, mathématicienne et philosophe d'Alexandrie, assassinée en 415 par des chrétiens fanatiques, ou encore, plus près de nous, à la fin du XIXe, Emmy Noether, fondatrice de l’algèbre moderne, mais sans poste !
Les maths sur un plan de métro
Au-delà de l'histoire des mathématiques, le musée mise sur un côté ludique pour casser douloureux souvenir que les mathématiques ont laissé à beaucoup d'entre nous. La référence, c'est le Momath, le musée des mathématiques de New York. Vous y trouverez par exemple une carte de métro mathématique, avec sept lignes : géométrie, algèbre, arithmétique, probabilité, etc. Il y aura des stations, et même des quartiers pour se repérer : un sur les nombres, les formes, les aléas...
Cette carte est entourée d’objets qui font appel aux mathématiques : une carte bancaire, un téléphone portable, un rubicub, ou encore une selle de cheval. Tout ça se visite seul ou avec un "médiateur scientifique".
Ne pas simplifier, mais concrétiser la théorie
Le défi reste de ne pas dénaturer la matière en la simplifiant trop. Le projet avait d’ailleurs fait hurler quelques mathématiciens au moment du lancement par Cédric Villani. Mais il pourrait peut-être permettre de résoudre un grand paradoxe français, selon Sylvie Benzoni. D'un côté, l'élite décroche des prix internationaux en mathématiques, mais de l'autre, les élèves ne sont pas très bons en moyenne.
D’où l’importance d'expliquer tôt à quoi ça sert. La fonction exponentielle par exemple, a permis à certains de voir la courbe du COVID s'envoler. Dans le musée il y a une salle de réalité mixte, virtuelle et réelle. Avec un casque, on observe les particules de poussière qui se baladent autour de nous. C’est ce qu’on appelle le "mouvement brownien". On y comprend aussi que le meilleur rangement de valise suppose un peu de désordre. Bref, de quoi concrétiser ce qui semble parfois très théorique.
Le musée va s’installer dans le bâtiment des chercheurs, parce que les maths, c'est bien de pouvoir en parler avec ceux qui les font.
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