Rentrée politique : éducation, émeutes, Sahel... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron au "Point"
Un entretien fleuve pour lancer l'année politique et au-delà. Emmanuel Macron a donné les grandes lignes de son projet pour le reste du quinquennat dans une longue interview au Point, publiée mercredi 23 août. Alors qu'il s'apprête à réunir les forces politiques la semaine prochaine, afin de "trouver des sujets de consensus", le chef de l'Etat s'est notamment prononcé en faveur d'une réduction "significative" de l'immigration, en affichant sa volonté de "reciviliser" après les émeutes du début de l'été. Franceinfo vous résume les éléments saillants de cet entretien présidentiel.
Pour les élèves en difficulté, une rentrée souhaitée "dès le 20 août"
Pour certains élèves, les grandes vacances pourraient être raccourcies. Emmanuel Macron souhaite que les jeunes "qui en ont besoin", après évaluation, puissent rentrer à l'école "dès le 20 août" pour "faire du rattrapage". Il estime par ailleurs qu'il faut des "ajustements" sur le calendrier du baccalauréat, car certaines épreuves interviennent trop "tôt dans l'année".
Dans cette interview, Emmanuel Macron dit également vouloir une refondation des programmes scolaires concernant l'histoire et l'instruction civique, tout en renforçant "la formation des enseignants" dans ces deux matières. "L'histoire doit être enseignée chronologiquement et l'instruction civique, devenir une matière essentielle. Chaque semaine, un grand texte fondamental sur nos valeurs sera lu dans chaque classe puis débattu", a précisé le chef de l'Etat.
"Nous devons réduire significativement l'immigration", affirme le chef de l'Etat
Emmanuel Macron veut "réduire significativement l'immigration, à commencer par l'immigration illégale". Il annonce que le gouvernement reprendra "à la rentrée" son projet de loi sur le sujet. Ce dernier a été plusieurs fois reporté depuis un an, sans exclure d'"enrichir le texte" au Parlement, où les majorités sont difficiles à obtenir pour le camp présidentiel.
"Est-ce qu'on est submergés par l'immigration ? Non. C'est faux de dire cela. Cela dit, la situation que nous connaissons n'est pas tenable et nous devons réduire significativement l'immigration, à commencer par l'immigration illégale. Nous avons une obligation de résultat", a déclaré le président de la République
Le président estime qu'il faut "s'atteler à reciviliser" après les émeutes
Il avait appelé, au moment de partir en vacances, à "l'ordre, l'ordre, l'ordre". Deux mois après le déclenchement des émeutes après la mort du jeune Nahel, Emmanuel Macron estime désormais qu'il faut "s'atteler à reciviliser". Un écho à un phénomène de "décivilisation" qu'il avait évoqué "il y a quelques mois" lors d'un Conseil des ministres. "C'est bien cela que nous avons vu" à l'occasion des émeutes, appuie le chef de l'État.
Les interventions françaises au Sahel "ont été des succès" malgré plusieurs crises
Emmanuel Macron a estimé que les interventions militaires françaises au Sahel "ont été des succès", en dépit la détérioration des relations avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger. "Si nous ne nous étions pas engagés, avec les opérations Serval puis Barkhane, il n'y aurait, sans doute, plus de Mali, plus de Burkina Faso, je ne suis même pas sûr qu'il y aurait encore le Niger", avance-t-il.
Le chef de l'Etat a également de nouveau appelé à la "restauration de l'ordre constitutionnel" au Niger et à la libération du président Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet par des militaires. "Ce coup d'Etat est un coup contre la démocratie au Niger, contre le peuple nigérien et contre la lutte antiterrorisme", a-t-il dénoncé.
Emmanuel Macron affirme qu'il "compte bien" avoir "recours" au référendum
Une première depuis le référendum sur le Traité de la Constitution européenne, en 2005 ? Emmanuel Macron, qui réunira la semaine prochaine "toutes les forces politiques représentées" au Parlement, a affirmé qu'il aurait "recours" au référendum sur certains projets qui émaneront de ces discussions.
"Je suis sûr que nous pouvons bâtir des accords utiles pour la France", "j'y mettrai toute ma volonté", a déclaré le chef de l'Etat dans cet entretien. Il a évoqué "la famille, l'école, le service national universel, la transmission de notre culture, notre langue, la régulation des écrans" ou encore "notre organisation et nos institutions dans tous les territoires".
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