Trois idées reçues sur le cerveau passées au crible
Plus de 300 conférences et ateliers se déroulent dans une centaine de villes en France, pour vulgariser les neurosciences, à l'occasion de la semaine du cerveau, à partir de lundi 11 mars. C’est également l’occasion de faire le tri parmi les idées reçues. Utilisation des capacités cérébrales, effets de l'âge sur la vitesse de traitement mental, capacités de l'intelligence artificielle, franceinfo fait le tri.
1 Utilisons-nous uniquement 10% de notre cerveau ?
C’est faux, même si certaines publicités ou certains films reprennent cette idée, comme Lucy de Luc Besson. C’est un mythe, nous utilisons bien la totalité de notre cerveau pour marcher, parler, penser. Des études menées chez des personnes touchées par des lésions cérébrales ont montré qu’aucune partie n’est inutile dans le cerveau même si nous n’utilisons pas forcément l’ensemble des zones cérébrales de façon simultanée.
Preuve de cette activité intense, le cerveau consomme quand même 20% de l'énergie nécessaire a l’organisme, alors qu’il ne représente que 2% de sa masse corporelle.
2 Notre cerveau ralentit-il à partir de l'âge de 20 ans ?
C'est plutôt faux. On l'a longtemps cru , mais une vaste étude allemande, parue en 2022, et qui porte sur plus d’un million de personnes, montre que même si la vitesse de traitement mental semble culminer vers l’âge de 30 ans, elle ne diminue que très légèrement entre 30 et 60 ans. Lors des tests, les participants compensaient cette légère perte de vitesse par une prudence et une précision plus grande. Ils faisaient également moins d’erreurs dans leurs réponses. Après 60 ans, le cerveau perd effectivement en rapidité mais, bien sûr, la plasticité cérébrale permet de continuer à apprendre bien au-delà de cet âge.
3 Une intelligence artificielle peut-elle aujourd’hui égaler la créativité humaine ?
On peut s’interroger face à des robots artistes qui composent des musiques, créent des tableaux, en écrivent des livres. Mais non, l'IA ne possède pas toutes les formes de créativité d’un être humain.
C’est ce que le mathématicien britannique Marcus du Sautoy, a théorisé dans un livre en 2023. Une IA peut imiter et mixer des styles artistiques existants et compter sur l'aléatoire pour en faire des œuvres uniques, mais pour la créativité de transformation, celle qui innove, et qui s’affranchit des modèles existants : là les robots sont beaucoup moins doués. L’esprit humain garde l'avantage.
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