Cet article date de plus d'un an.

Santé : après avoir régulièrement diminué ces dernières décennies, la consommation d'alcool stagne en France

2,7 verres d’alcool par jour sont consommés par chaque Français. C’est beaucoup trop, selon une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des verres de vin. (ANTHONY RAIMBAULT / RADIO FRANCE)

Près d'un quart des adultes dépassent les doses d'alcool recommandées : c'est ce que montrent les chiffres publiés mardi 13 juin par Santé Publique France. Les adultes français consomment en moyenne 2,7 verres de boisson alcoolisée par jour. Pourtant, la règle est de ne pas dépasser deux verres par jour et pas tous les jours. Ce qui fait 10 verres par semaine au maximum.

 >> "Il y a un nouveau rapport à l'alcool, on est dans une logique de qualité plutôt que de quantité", selon le sociologue Jean Viard

Ces repères sont un peu mieux ancrés depuis quelques années indique les experts de l'Inserm, mais il subsiste de grosses disparités régionales avec une consommation d'alcool plus marquée en Bretagne, Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes, moins marquées que la moyenne en Île-de-France, ou en Bourgogne-Franche-Comté.

Idées fausses

La synthèse de plus de 3 000 documents (et des dernières connaissances scientifiques) établit que la consommation d'alcool peut conduire à des complications hépatiques, cardiovasculaires, neurologiques ainsi qu'à un risque majoré de cancers. Autour de 49 000 décès, 8% de tous les nouveaux cas de cancer et une soixantaine de maladie sont liés à l'alcool qui reste la deuxième cause de mortalité prématurée dans notre pays, derrière le tabac. Il faut donc oublier la notion de "french paradox" et d'effet protecteur à petite dose, car l'idée qu'une consommation modérée d'alcool protège le cœur et les artères, est une idée fausse. 

Elle provient d'études qui avaient cru déceler une différence de mortalité cardiovasculaire en France, par rapport au Royaume-Uni, mais des analyses ultérieures ont décelé des erreurs de méthodologie. Il est désormais établi que l'effet néfaste de l'alcool apparaît à partir d'un verre par jour d'où l'importance de jours sans aucune consommation.

Ce rapport préconise une meilleure information sur les risques, ainsi qu'un encadrement plus strict de la vente d'alcool en jouant sur les horaires, les lieux de vente et le prix. Ce groupe d'experts recommande aussi de modifier la loi Evin pour mieux réguler la publicité et protéger les plus jeunes du marketing sur Internet. Enfin, pour ces experts, le défi du mois sans alcool est un très bon concept, car les études montrent que, lorsqu'on arrive à réduire sa consommation pendant quelques semaines, ce changement d'habitude perdure en général assez longtemps. Cela peut aller jusqu'à six mois. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.