Projet de pisciculture dans l’espace : bientôt du poisson frais sur la Lune pour nourrir les astronautes ?

Le programme Lunar Hatch porté par l'Ifremer vise à féconder des œufs de poisson et les faire éclore sur la Lune. L'objectif ultime de ce projet est de fournir du poisson frais aux astronautes qui résideront sur la future base lunaire de l’agence spatiale européenne.
Article rédigé par franceinfo
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Des bars dans un aquarium, le 29 mars 2016 (photo d'illustration) (HTTP://IMAGEBROKER.COM/#/SEARCH/5595060)

Après les tomates et les salades cultivées dans l’espace, des chercheurs explorent la possibilité de pratiquer de l’aquaculture sur la lune. De nouveaux résultats plutôt concluants viennent d’être publiés, lundi 9 octobre.

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Si des astronautes s’installent un jour sur la lune, en complément des légumes qu’ils feront pousser, l'idéal serait aussi qu’ils puissent se nourrir de protéines d’origine animale. Alors pourquoi ne pas élever des poissons sur place ? Ils grandiraient dans un aquarium, alimenté par de l’eau déjà présente sur la lune. De l'eau qui serait recyclée en circuit fermé. L’Ifremer, l'institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, a lancé il y a quelques années un vaste programme de recherche, avec l’agence spatiale européenne. Le programme est baptisé Lunar Hatch, éclosion lunaire. Les premiers résultats qui viennent d'être publiés montrent déjà, c'est la première étape, que les œufs de poissons sont effectivement capables de résister au voyage vers la Lune et d'éclore normalement ensuite, ce qui n'était pas évident.

Quelle résistance au rayonnement cosmique

Il y avait un doute sur la capacité de résistance aux conditions du décollage et à l'apesanteur ensuite. Mais les travaux de l’Ifremer viennent de le montrer : quand on soumet en laboratoire, des centaines d’œufs de bar, qui est un poisson modèle pour l’aquaculture, à des vibrations équivalente au lancement de la fusée Soyouz, ils se développent et éclosent normalement. Même chose quand on les soumet à l’accélération de la fusée au décollage et ou a de l’apesanteur.

Il reste à vérifier leur résistance au rayonnement cosmique. L'expérience est en cours avec la collaboration de l’IRSN, l'institut national de radioprotection et de sûreté nucléaire, mais jusqu'à ce stade, le projet de pisciculture dans l’espace ne semble pas si lunaire que cela.

Si les résultats restent concluants, l’étape suivante sera d’envoyer dans les années qui viennent, plusieurs capsules remplies d’œufs de poisson dans l'espace, en orbite basse pour étudier leur comportement. À terme, indique l’Ifremer, l'idée est de dimensionner un élevage permettant de fournir sur la Lune du poisson frais au menu deux fois par semaine pour sept astronautes. Le ravitaillement en œufs de poissons se ferait environ tous les six mois environ. 

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