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Pollution aux particules fines : la préfecture de police de Paris recommande de recourir au télétravail

L’Organisation mondiale de la santé vient de baisser ses seuils de tolérance vis-à-vis de ces particules fines. En attendant les effets de cette réglementation plus forte, la recherche avance sur les purificateurs d’air d'extérieurs.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Image d'illustration de la pollution atmosphérique au dessus de Paris. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

En cette journée nationale de la qualité de l'air, jeudi 14 octobre, la préfecture de police de Paris recommande aux habitants d'Île-de-France de recourir si possible au télétravail ou de réduire la vitesse de 20 km/h en raison d’un épisode de pollution aux particules fines. Si l’on en croit la carte de France de l'Atmo, la fédération des associations de surveillance de la qualité de l’air (consultable ici), il n’y a que l’Île-de-France dans le rouge ce jeudi. Les villes de Rennes, Marseille et Ajaccio affichent aussi une qualité d’air dégradée mais à un moindre niveau.

Ce qui préoccupe les autorités sanitaires, ce sont les particules fines, les PM10 ou les PM2,5 (qui sont 12 à 50 fois plus fines que l’épaisseur d’un cheveu), et qui, en pénétrant dans les poumons ou en passant dans la circulation sanguine, peuvent provoquer de l’asthme, des maladies respiratoires ou cardio-vasculaires. Dans les grandes villes, ces particules proviennent essentiellement du trafic routier mais globalement elles peuvent aussi être issues du chauffage au bois, au charbon, ou à la combustion de carburants dans l’industrie.

Des seuils abaissés par l'OMS

En Europe, la France s’en tire plutôt mieux que la Pologne (le plus mauvais élève), que la Belgique, l'Allemagne ou l’Italie mais différentes études ont estimé que cette pollution aux particules fines serait responsable chez nous de 40 000 à 97 000 décès par an.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), vient de baisser ses seuils de tolérance vis-à-vis de ces particules fines. Respecter ces nouveaux seuils devrait permettre d'éviter 80% des décès liés aux particules fines, selon l’OMS. Actuellement, la grande majorité de la population mondiale dépasse ces seuils. Ces nouvelles recommandations devraient faire bouger les futurs indicateurs de pollution à l’avenir.

En France, on garde par exemple des seuils d’alerte cinq fois plus élevés pour les plus particules les plus fines, en moyenne annuelle. Les seuils pour d'autres polluants : ozone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre ont aussi été abaissés, mais la grande majorité de la population mondiale vit en réalité au-dessus de ces seuils.

Des purificateurs d’air d'extérieurs

Pour Jean-Baptiste Renard directeur de recherche au CNRS, la priorité est d’agir sur les particules fines en réduisant la circulation en ville, et en la limitant à des transports peu polluants ou à des petites voitures électriques ou à essence très économes en carburant. Il faudrait aussi agir sur la pollution industrielle et le chauffage au bois. En attendant, la recherche avance sur les purificateurs d’air d'extérieurs.

Mercredi, un appareil de la taille d’un abribus, capable de diviser par deux la teneur en particules fines à 30 m aux alentours, a été présenté à Paris. Il piège les particules par photocatalyse, une sorte d’aimantation. C’est encore expérimental mais des appareils de la société Aérophile viennent d'être commandés pour dépolluer le village des athlètes, pas loin de l’A86 à Saint-Denis, lors des Jeux olympiques de 2024.

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