Oui, réfléchir avant de parler rend vraiment les discussions plus honnêtes et intéressantes
On a tous en tête, ces bons vieux proverbes, qui nous invitent à tourner sept fois la langue dans la bouche avant de parler, ou qui soulignent qu’il vaut mieux perdre un bon mot qu’un bon ami. Ces bons sens populaires ont pu être scientifiquement confortés par des travaux de l’université de Bath et de Cardiff en Grande-Bretagne.
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En mettant à contribution 300 volontaires, ces chercheurs issus à la fois des domaines de la psychologie, et de la linguistique, ont pu prouver que prendre le temps de réfléchir avant de se lancer dans une discussion permet d’améliorer l'honnêteté intellectuelle dans les débats. Ils ont demandé à ces 300 volontaires de participer à 116 discussions de groupe sur des sujets de société.
Avant de débattre, ils ont demandé à certains participants de prendre le temps de réfléchir aux valeurs qui étaient importantes pour eux par exemple : la liberté d’expression, la justice, l’intérêt général, la sécurité, etc. Ensuite, les débats ont été enregistrés en audio et vidéo. Ils ont été décryptés par des linguistes qui ont analysé à la fois le discours, le vocabulaire, et l’attitude des participants pour établir un score d'honnêteté intellectuelle pour chacun.
Les réseaux sociaux exagèrent nos pensées
Et il ressort clairement que ceux qui ont fait le point en amont sur les valeurs qui comptent pour eux, permettent une discussion plus constructive. Les deux tiers des participants qui avaient réfléchi ont fait preuve de davantage d'honnêteté intellectuelle, d’ouverture aux idées des autres, et de politesse dans les débats.
Les réseaux sociaux valorisent davantage le mode réactif donc plutôt les réparties fulgurantes et les désaccords, plus que les argumentaires constructifs. Mais c’est un prisme qui ne reflète pas la réalité sociologique estiment ces chercheurs de l'université de Bath. En 2019, ils ont étudié les croyances et les attitudes morales de 140 000 personnes dans 60 pays et leur conclusion est que les médias et réseaux sociaux ont tendance à surestimer les différences de pensée entre les groupes sociaux ou de différentes nationalités. En clair, nous partageons plus de points de vue et de valeurs qu'il n'y paraît sur Internet. Ces chercheurs britanniques espèrent que leurs travaux permettront de repenser la façon de créer de la cohésion sociale.
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