Lutte contre le Sida : démarrer un traitement antirétroviral précoce favorise le contrôle du VIH, selon une étude

C’est un nouvel espoir, des chercheurs ont mis en évidence que prendre un traitement antiviral quatre semaines seulement après une infection au VIH était un élément-clé de la rémission.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La plupart des personnes touchées par le VIH démarrent leur traitement plusieurs années après avoir été infectées par le virus, en raison d’une découverte trop tardive de leur séropositivité (centre de dépistage du Sida au CHU de Limoges, le 29 novembre 2021). (THOMAS JOUHANNAUD / MAXPPP)

La prise d’un traitement antirétroviral quatre semaines seulement après une infection au VIH permet de mieux contrôler la multiplication du virus quelques années plus tard. Pour parvenir à ce résultat, des chercheurs de l’institut Pasteur, du CEA, et de l’Inserm ont mené une étude sur des singes, dont les résultats ont été publiés jeudi 11 janvier dans la revue Nature. Une partie de ces animaux recevant un traitement sur deux ans, en démarrant peu de temps après l'infection. L’autre, recevant aussi deux ans de traitement, mais plus tardivement. Il ressort que la prise de médicaments dans le mois qui suit l’infection, permet d’optimiser les défenses immunitaires, jusqu’à pouvoir se passer de traitement quelques années plus tard.


Cette étude a été menée sur des animaux mais nous pouvons en tirer les mêmes conclusions pour l’homme, car ces résultats concordent avec des observations déjà constatées chez certains patients dans le passé. Normalement, les personnes vivant avec le VIH sont obligées de prendre un traitement antirétroviral à vie, pour empêcher la multiplication du virus dans l’organisme. Mais des médecins avaient déjà identifié, le cas particulier de certaines personnes vivant avec le VIH, qui avaient pu interrompre leur traitement, parfois pendant 20 ans, sans que la charge virale ne remonte.

Pour expliquer ce mystère immunitaire, les chercheurs avaient alors émis l’hypothèse d’un lien avec un démarrage très précoce du traitement, mais il fallait le démontrer, c’est ce que vient de faire cette étude sur les singes. 

La question du dépistage

Cette découverte plaide une nouvelle fois en faveur d’un dépistage plus rapide du VIH. Malheureusement en pratique, la plupart des personnes touchées par le VIH démarrent leur traitement plusieurs années après avoir été infectées par le virus, en raison d’une découverte trop tardive de leur séropositivité. Les chiffres de Sante Publique France indiquent qu'un tiers seulement des patients VIH découvrent leur séropositivité dans les six mois qui suivent l'infection. Ils ne sont donc qu’une petite minorité a pouvoir profiter de cette bonne fenêtre pour démarrer un traitement à temps. Il a encore beaucoup de progrès à faire pour faire passer ce message. 

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