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Les États-Unis sont officiellement sortis de l'accord de Paris

Depuis mercredi 4 novembre, les États-Unis ne sont plus membres de l'accord de Paris. Quelque soit le résultat de l'élection présidentielle, la lutte contre le changement climatique a perdu énormément de temps sous la présidence de Donald Trump.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le monde a perdu cinq ans pour vraiment pousser l'ambition au-delà de ce qui avait été promis à Paris. (BENOIT DOPPAGNE / BELGA)

On attend toujours de connaitre le nom du futur président des États-Unis. Joe Biden a promis cette nuit de rejoindre l'accord de Paris sur le climat dès le premier jour de sa présidence. Encore faut-il qu'il soit élu ! Mais de toute façon depuis mercredi 4 novembre, le pays est officiellement sorti de cet accord

Le changement climatique est un canular inventé par les Chinois pour mettre à mal l'économie américaine

Donald Trump

campagne électorale 2016

Donald Trump l’avait promis pendant sa première campagne en 2016. Il a ensuite officialisé sa demande de retrait à l’ONU en 2017, et donc après un délai de trois ans prévu par la procédure des négociateurs, les États-Unis ne sont donc plus membres de cet accord. Mais il reste valable pour le reste du monde, puisqu’il est toujours signé par 187 autres pays, représentant 79% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.  

Coup de communication et réalité d'actions

Sur l'aspect formel, on peut être dans l'accord et ne rien faire ou demeurer en dehors et voir ses émissions chuter. Mais les déclarations contre l'accord de Paris Donald Trump ont fait du mal au sens collectif qui a émergé en 2015. Il a emmené dans son sillage d’autres chefs d'État récalcitrants aux efforts pour le climat : le Brésil, l’Australie, l’Arabie Saoudite. Mais c’est surtout en mettant à mal les règlementations environnementales de Barack Obama sur les émissions des centrales électriques, des voitures ou des batiments que Donald Trump a énormément ralenti les efforts que les États-Unis étaient prêts à consentir à Paris en 2015. Ils avaient alors promis dans leur contribution volontaire de réduire de 26 à 28% leurs émissions de CO2 d'ici 2025 avec une étape à -15% d'ici 2020. Imaginez plutôt si les voitures américaines consommaient autant que les voitures françaises, l'Amérique atteindrait ses objectifs. Au lieu de cela, c’est en France que l'on s'est mis à acheter de plus en plus de grosses voitures comme des SUV, qui augmentent les émissions.

Ce qu'il se passe... et ce qu'il faudrait faire

Alors que les climatologues alertent sur l'urgence à agir contre le réchauffement de la planète, le monde a perdu encore cinq ans pour vraiment pousser l'ambition au-delà de ce qui avait été promis à Paris. Chaque année, le rapport Emissions Gap rappelle que nous sommes sur la voie d'un climat plus chaud de 4°C plutôt que de 1,5°C d'ici la fin du siècle. Déjà à l’heure actuelle, nous sommes à plus 1,1° de réchauffement. Mais sans les efforts d’un pays qui représente 15% de la pollution mondiale, comme les États-Unis, il sera impossible de limiter le réchauffement à 2°C d’ici la fin du siècle. Malgré l'engagement de nombreux États, villes ou institutions aux États-Unis sous la bannière We're still in, cela ne permettra de faire qu'une partie de l'effort américain. 

Les événements indépendants de la volonté de Donald Trump

Alors malgré Donald Trump, les États-Unis ont quand même réduit leurs émissions l’an dernier, selon le Rhodium Group avec notamment la fermeture de centrales à charbon devenues peu rentables. Aujourd'hui, c'est l’épidémie de Covid-19 qui a complètement rebattu les cartes. Les émissions mondiales ont baissé de 7,5% au premier semestre, on attend de connaitre le chiffre final pour 2020 : 7,5% de baisse c’est ce qu’il faudrait faire chaque année entre 2020 et 2030 pour respecter l’accord. Ou alors s'agira-t-il de faire -15% entre 2025 et 2030. Sans les États-Unis, ce sera encore plus dur. Mais personne n’a envie que cela se passe au prix d’une brutale pandémie et d'une crise économique violente. En tous cas, tous les architectes et prometteurs de cet accord en France ont suivi les élections américaines avec fébrilité.

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