Le bruit des avions fait grossir les riverains des aéroports

Alors qu’on s’oriente vers un record dans le trafic aérien avec cinq milliards de voyageurs attendus pour 2024, une nouvelle étude américaine confirme l’impact négatif du bruit des avions sur la santé, avec notamment un risque accru d'obésité.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un avion sur le point d'atterrir (photo d'illustration). (SIXTINE LYS / RADIO FRANCE)

Une étude réalisée par l’école de santé publique de l’université de Boston confirme un lien solide entre le bruit répété des avions et un indice de masse corporelle plus élevé chez les riverains des aéroports. Ces chercheurs ont en effet croisé l’exposition au bruit des avions de près de 75 000 personnes vivant autour des 90 principaux aéroports américains sur une période de 15 ans avec leur indice de masse corporelle. Et ces données ont fait ressortir une corrélation entre un IMC plus élevé et un bruit du trafic aérien supérieur à 50 ou 55 dB, c’est-à-dire quand le  niveau sonore des avions couvrent ou gênent le bruit d’une conversation.

Cette conséquence physiologique semble liée au stress et au manque de sommeil. Des études antérieures ont montré un niveau plus élevé de cortisol (un marqueur du stress) dans la salive des personnes exposées aux nuisances aériennes. Or on sait que le stress peut, tout comme la fatigue, perturber le métabolisme, favoriser le grignotage et la prise de poids. En parallèle, des études antérieures ont aussi montré que les nuisances aériennes sont  associées à un risque plus grand d’hypertension ou de maladie cardio-vasculaire.

Un Européen sur cinq excessivement exposé au bruit

Ce même niveau de nuisance sonore, 50 décibels et plus, se retrouve aussi en France, à des distance allant parfois jusqu’à 30 ou 40 km des pistes. Une étude mise à jour par Santé Publique France cette année, et portant sur 1 200 riverains des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulles, Lyon-Saint-Exupéry et Toulouse-Blagnac, a effectivement montré un lien statistique entre exposition aux bruit des avions : nuits plus courtes, fatigue, fréquence plus grande d’hypertension et de stress…

De façon plus générale, l’organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le bruit représente le second facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe, juste derrière la pollution atmosphérique. Un Européen sur cinq est exposé de façon chronique a des nuisances sonores excessives. 

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