Le billet vert. Quelle action climatique pour les candidats aux municipales?
Le Réseau Action Climat a passé au crible les programmes de 40 candidats dans dix villes françaises pour les municipales. Sept ne tiennent absolument pas compte de l'urgence climatique.
Mardi 10 mars, les candidats à la mairie de Paris débattront sur franceinfo de leur programme notamment pour l'environnement. Le Réseau Action climat (RAC) s'est penché justement sur les mesures prises par les quatre candidats, en tête des sondages dans dix grandes villes françaises. Visiblement tous n'ont pas compris qu'ils pouvaient faire quelque chose pour le climat.
Toutes les élections sont des élections pour le climat, a expliqué la militante suédoise Greta Thunberg, la semaine dernière. Elle vient juste avant les municipales participer en France à des manifestations de son mouvement Friday for Future.
Le Réseau Action Climat s'est donc penché sur l'analyse de l’ambition climatique des programmes dans 10 villes françaises, à Paris mais aussi Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Rouen, Strasbourg et Toulouse. Il a passé au crible les programmes de 40 candidats pour voir s'ils correspondaient aux mesures efficaces pour le climat. Ils sont sept encore à ne pas du tout en tenir compte.
Des leviers sur lesquels les maires peuvent jouer
Dans les dix mesures jaugées par le RAC, il y a la réduction de la place des voitures polluantes, le développement du vélo, des transports en commun, la rénovation des logements, etc. Il s'est notamment appuyé sur un diagnostic fait en 2018 par le WWF sur les plus gros postes d'émissions de CO2 dans chaque ville.
Il y a aussi le développement de menus bio, locaux et végétariens dans les cantines. Pourquoi végétarien? Parce que de la viande à tous les repas peut être un gros poste d'émission de gaz à effet de serre dans certaines villes.
Toutes ces mesures peuvent être prises par un maire, il ne peut pas se retrancher derrière l'inaction de sa région ou l'État. Sur la pollution de l'air par exemple, lors des dernières élections en 2014, les vignettes Crit'air sur les pare-brise n'existaient pas. L'État ne les avait pas mises en place. Aujourd'hui, les élus locaux peuvent s'appuyer sur ce dispositif pour décider de qui peut ou ne peut pas rouler sur son territoire.
Des constantes et quelques surprises
Ce décryptage est un peu frustrant parce qu'il ne prend pas en compte tous les candidats dans ces dix villes. Mais on voit bien que ceux d'EELV sont plutôt dans les clous quand Les Républicains et le Rassemblement national sont loin des ambitions attendues. En effet, ces derniers défendent plus la voiture individuelle et des places de parkings supplémentaires. Il y a tout de même des surprises: les écologistes ne s'engagent pas partout sur des zones à faibles émissions. Le RN à Marseille et à Nice défend un moratoire sur les nouveaux centres commerciaux.
Le Réseau Action Climat avait publié un premier comparatif la semaine dernière mais depuis, il a reçu de nombreux coups de fils et courriers de candidats qui précisent leur programme. Dans cette dernière ligne droite avant le premier tour, beaucoup ont renvoyé leur copie pour dire qu'ils voulaient limiter les écrans de publicité vidéo. C'est visiblement la dernière mesure qui fait débat avant les municipales dans ces grandes villes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.