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Le billet vert. Les climatosceptiques sont toujours là !

Les climatosceptiques ont des arguments qui ont un peu évolué en dix ans. Ils cherchent à minimiser les enseignements des rapports du GIEC (Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le député Jean-Charles Taugourdeau a dit à l'Assemblée nationale : " un prétendu réchauffement", le 3 décembre 2019. (MAXPPP)

Une grande manifestation est prévue vendredi 6 décembre à la COP 25 à Madrid avec Greta Thunberg. La militante suédoise est la cible privilégiée des climatosceptiquesLeurs arguments ont un peu évolué en dix ans mais leur stratégie est toujours la même.

Faire diversion, minimiser le réchauffement de la planète est une façon d'éviter une action concrète des Etats depuis plus de 40 ans sur le climat. Même au sein des COP, ils sont présents. Souvent dans des grands hôtels des villes qui organisent les COP comme à Madrid, où le Heartland Institute a donné une conférence pour "réfuter l'illusion climatique des nations unies". Ce cercle de réflexion américain, composé de professeurs à la retraite, de philosophes, de géologues, prônent ce qu'il appelle les "free markets solutions" : les solutions libres du marché. Comprenez : ils font du lobbying pour éviter toute régulation de la pollution et du secteur fossile par les États et ça fait 35 ans que ça dure. Parce qu'eux ont très vite compris que les rapports des experts allaient limiter le développement du secteur fossile.

Critiquer l'alerte pour critiquer le réchauffement

D'arguments sur une pause des températures, sur d'autres sources que le CO2 comme cause du réchauffement, ils sont passés à des critiques sur les formes de l'alerte pour détourner l'attention. Mais les travaux des scientifiques du GIEC se sont précisés aussi en dix ans, leurs modèles ont été améliorés même s'il leur reste des zones d'incertitude. Comme on ne sait pas ce qui va se passer pas la peine de faire quelque chose ? En gros c'est aujourd'hui la stratégie. Difficile de dire qu’il n’y a pas de réchauffement, nous venons de vivre la décennie la plus chaude et même si dans l’histoire de la Terre il y a déjà eu des moments avec +2°C de température moyenne ou avec autant de CO2 dans l’atmosphère, cela ne s’est jamais produit à une telle vitesse. Aujourd’hui les détracteurs du GIEC ne se disent pas climatosceptiques mais climatoréalistes. Ils critiquent l’alerte du groupe d’experts et surtout les mouvements citoyens qui veulent une action plus rapide pour limiter les émissions de CO2. C'est d'ailleurs ce que l'on comprend des propos du député Jean-Charles Taugourdeau cette semaine à l'Assemblée qui a parlé de "prétendu réchauffement".

Sur LCP, il a ensuite précisé qu'il ne comprenait pas pourquoi on préférait les éoliennes aux hydroliennes et qu'il n'aimait pas les titres de journaux sur l'urgence climatique.

Les conséquences positives du réchauffement

Aujourd'hui, les climatosceptiques cherchent plus à orienter le message du GIEC qu'à le contredire dans le dur. Par exemple l’association des amis de l'académie d’agriculture de France organisait cette semaine une conférence sur : "changement climatique et potentialité agricole russe", parce qu'en effet au regard des projections climatiques, le blé va mieux pousser dans les plaines de Sibérie à l’avenir ! D’autres se réjouissent de la fonte de la banquise arctique qui permettra aux bateaux de passer plus facilement par le Nord et de gagner du temps entre l’Europe et la Chine. Encore une fois ce n’est pas faux, mais cela revient d'une certaine façon à minimiser les enseignements des rapports du GIEC.

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