Le billet vert. La fourrure est-elle définitivement passée de mode ?
L'association PETA met fin à sa campagne emblématique "Plutôt à poil qu'en fourrure". Un slogan lancé il y a trente ans contre la fourrure dans la mode. Selon l'organisation, le combat est gagné, et elle va à présent se concentrer sur d'autres sujets.
Vous avez sans doute déjà vu cette campagne de célébrités qui posent nues pour dénoncer la fourrure dans la mode. Les mannequins stars des années 1990 comme Naomi Campbell ou Christy Turlington y avaient participé tout comme Eva Mendes ou Pamela Anderson.
Une campagne qui a poussé de grandes maisons de couture comme Chanel, Stella Mac Cartney mais aussi de prêt-à-porter comme Burberry ou the Kooples a tourner le dos aux fourrures. Même la Reine d’Angleterre a dit cet automne qu’elle n’en achèterait plus. Si dans les années 1980 la fourrure synthétique n’était pas glamour, aujourd’hui c’est un argument de vente. Après 30 ans de campagne, Peta veut à présent se concentrer sur les problèmes posés par le cuir, la laine et les peaux exotiques comme le crocodile ou le serpent.
Les élevages bannis dans plusieurs pays
De plus en plus de pays bannissent la fourrure : le Royaume uni, les Pays-Bas, l'état de Californie aux États-Unis ou même la Norvège, l'un des plus gros producteur qui a décidé d'interdire l’activité de centaines d'élevage d’ici 2025. En France il y a encore cinq exploitations de visons. Évidemment ces élevages s’inquiètent avant les annonces de la ministre de l’Environnement sur le bien être animal.
Aujourd’hui, d’autres associations ont pris le relais comme One voice pour dénoncer par exemple la fourrure de coyotes sur les doudounes Canada Goose. La marque défend de son côté le travail artisanal de ses fournisseurs : elle ne fabrique ses cols qu’avec des animaux sauvages, piégés par des trappeurs nord-américains pour rendre service aux éleveurs.
Fourrure animale ou fourrure plastique?
Au delà du débat sur le bien être animal, les professionnels défendent leur peau en rappelant que c’est un produit naturel. C'est malgré tout un produit traité, car sinon votre manteau ne sentirait pas très bon. De l'autre côté, la fourrure synthétique est transformée à base de pétrole et ses fibres plastiques polluent les océans. Les associations mettent en avant l’impact du transport des animaux, élevés et tués à un endroit, traités puis travaillés à un autre, la pollution des sols par les lisiers : pas très bon pour le climat tout ça.
Mais au final on voit que ce qui fait mouche chez les consommateurs c’est l’argument éthique : "ai-je envie de tuer un animal pour me vêtir ?" Pour Péta aujourd’hui la réponse est non, et elle pense que son combat est gagné. Le manteau de fourrure est-il donc définitivement rangé dans les placards ? Pas sûr. La mode est un éternel recommencement, n'est-ce pas ?
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