Cet article date de plus de quatre ans.

Le billet vert. Comment la France prépare son littoral à la montée des eaux

La montée des eaux risque d'inonder un million de Français chaque année d’ici 30 ans. Une grande partie du littoral atlantique est concerné. 

Article rédigé par franceinfo, Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La plage de Lacanau (Gironde) après le passage de plusieurs tempètes,  les défenses anti'érosion et le cordon dunaire ont été largement entamés, le 5 mars 2014. (MAXPPP)

Un million de Français inondés chaque année d’ici trente ans. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée cette semaine dans Nature communications. Une grande partie du littoral atlantique est concerné. Il connaît d’ailleurs déjà le problème mais l’État n’a pas encore mi les moyens pour y faire face.

Pour comprendre il faut regarder deux grandes barres d’immeuble de quatre étages à Soulac-sur-mer en Gironde. Cet immeuble s’appelle Le Signal. Il a été construit sur le front de mer. Il est menacé par l’avancée des eaux. Il y a six ans, il a fallu évacuer les 78 appartements sans indemnisation sérieuse pour les propriétaires. C’est le noeud du problème. Rien n’est prévu pour compenser l’avancée de la mer. Le Conseil d’État rappelle que l’érosion des dunes ne donne pas droit au fond de prévention des risques naturels. Un sénateur et le député Benoit Simian doivent tricoter une solution sur mesure. Les propriétaires ont dû batailler pendant plus de quatre ans pour espérer bientôt toucher l’argent.

Pas un cas unique

C’est celui qui permet de la prise de conscience, mais un peu plus au sud à Lacanau on s’alarme du manque de filet de protection. Ce que disent les services de la mairie, c’est qu’il y a une accélération du recul la cote. Il y a 6-7 ans, c’était un mètre par an. Aujourd’hui, c’est deux mètres. La mairie a pris les choses en main. Elle a intégré la notion de constructions réversibles dans son plan d’urbanisme pour pouvoir reculer des bâtiments si besoin. Et elle élabore des scénarios. Parmi lesquels la relocalisation d’un nombre important de logements et de commerces d’ici quelques décennies. Mais faute de cadre juridique et financier les services considèrent qu’ils ne peuvent pas envisager ce scénario. Ils estiment qu’ils n’ont pas les outils pour anticiper pleinement les risques d’urgences.

L’État a négligé la prise en compte du risque climatique ?

Il est en tout cas informé. Le rapport du sénateur Ronan Dantec a alerté sur le sujet en juin dernier. Une mission parlementaire animée par le député Stephane Buchon doit rendre un rapport sur la situation de la côte. Mais globalement plusieurs instituts spécialisés parmi les quel l’Iddri considèrent que l’État est en retrait sur le sujet. Ils viennent d’ailleurs animer une conférence au Sénat pour essayer d’injecter du climat dans toutes décisions publiques de long terme.

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