Le billet vert. Certains craignent la chaleur et n'hésitent pas à déménager pour s'éloigner des zones caniculaires
On consacre tout l’été à la façon dont nous vivons avec le changement climatique. Jeudi, un homme sensible à la chaleur déménage du Lot-et-Garonne pour la Bretagne, où il espère trouver moins de chaleur.
Les effets du réchauffement climatique sont de plus en plus sensibles. Les scientifiques prévoient une accentuation dans les années qui viennent. Et cela affecte tous les pans de notre société. À tel point que certaines personnes s’installent plus au nord pour échapper aux vagues de chaleurs.
Dans son salon, Yves martin reçoit autour d'une table de camping. Ce n’est pas de la coquetterie, cela témoigne de l’entre-deux dans lequel il se trouve. Il habite une maison en bois. Elle est économe et très lumineuse. Mais elle est aussi un peu vide. La plupart des meubles ont été déménagés. Yves martin s’en va. Il passe ses derniers jours dans cette maison : "J'ai vendu la maison, j'ai signé le compromis mi-février. Elle devait être vendue mi-mai, donc je devrais déjà être parti et la semaine prochaine, elle devrait être vendue."
Yves martin a 77 ans. Il est ancien directeur de de l’Éducation nationale. Il a construit en grande partie cette maison il y a un peu moins de dix ans. Elle est sur une colline du Lot-et-Garonne. Mais le retraité est devenu intolérant aux longues périodes de chaleur pendant l’été. Une forme de divorce climatique : "Il m'est arrivé de me sentir mal pendant des jours où il y avait de la canicule et d'avoir une impression de devenir sourd, d'avoir la tête brûlante, d'être obligé de me mouiller la tête toutes les heures sous un robinet. C'est très désagréable. Au-delà de 30°C ça m'est difficile, quand ça atteint 35, ça m'est pénible. C'est lié à ma constitution, à mon âge. Je n'ai pas envie de faire un AVC l'an prochain."
Yves Martin fuit les grandes chaleurs
Yves Martin a loué en Bretagne. Ce qui l’encourage à tirer un trait sur une partie de sa vie, c’est sa structure familiale qui évolué et la conscience que le réchauffement est irréversible. Que ces vagues de chaleurs vont gagner du terrain : "On sait maintenant que ce n'est pas réversible et il est certain que ça va s'aggraver. On ne peut pas se dire 'je vais supporter parce que ça reste encore à la limite assez supportable'. Dans 2,3,4,10 ans, ça ne le sera plus du tout."
Le retraité est en quelque sorte un migrant du climat. L’été dernier a été le 3e plus chaud en France avec une vague de chaleur intense. L’hiver dernier a été le plus chaud de tous les temps. Avec des températures en février qui ont été de trois degrés au-dessus des normales.
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