Environnement : malgré des engagements internationaux, la déforestation a augmenté de 4% dans le monde en 2022

Contrairement aux engagements internationaux, la déforestation mondiale progresse. Elle s’est encore accrue de 4% en 2022. Cela fait plus de 6,5 millions d’hectares de forêt disparus l'an dernier. C'est comme si l'on avait défriché un 1/8 de la superficie de la France. Cette progression de 4% de la déforestation, par rapport à l’année précédente, met en péril les engagements internationaux, estime un collectif d'ONG et de chercheurs dans un rapport publié jeudi 24 octobre.

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Il y a deux ans, lors de la COP 26, les dirigeants d’une centaine de pays représentant la grande majorité des forêts du monde s'étaient engagés à stopper la disparition de ses forêts d’ici à 2030. Malheureusement, la poursuite de la conversion de certaines zones boisées en zone agricole pour l'élevage ou la culture, du soja notamment, continue de faire des ravages.

Une importance cruciale pour la biodiversité 

Les forêts sont pourtant essentielles pour réguler le climat. Les arbres stockent naturellement du CO2. Déforester équivaut à augmenter les émissions de carbone, qui renforcent l'effet de serre. Ces émissions liées à la déforestation ont ainsi augmenté de 6% en 2022. C’est un très mauvais signal d'autant que les forêts, notamment les forêts primaires, sont aussi cruciales pour la biodiversité et le cycle de l’eau. Ces forêts primaires sont particulièrement affectées et représentent les deux-tiers des surfaces déforestées l'an dernier.

Pour inverser la tendance, il faut poursuivre les politiques engagées car le tableau n’est pas entièrement négatif. Une cinquantaine de pays sont en effet sur la bonne voie pour mettre fin à la déforestation. Les trois meilleurs élèves étant l'Indonésie, la Malaisie et le Paraguay. Le Brésil progresse aussi dans la protection de l’Amazonie, même une autre zone clé pour nos écosystèmes, la savane brésilienne du Cerrado reste menacée. Le rapport salue par ailleurs positivement les nouvelles règles introduites par luUnion européenne qui visent à freiner la déforestation importée. Il est désormais interdit d'importer en Europe cacao, café, huile de palme, soja ,bois caoutchouc, ou viande bovine issus de terres déboisées après décembre 2020. Mais il reste de gros points noirs dans le financement de la protection des forêts. Avec seulement deux milliards d’euros d’argent public investis dans le monde chaque année, les auteurs du rapport ont calculé que cela correspondait seulement au double du budget de construction d’un stade comme celui de Tottenham, à Londres.