La déforestation tropicale réduit considérablement les précipitations, confirme une étude scientifique
De l'Amazonie aux forêts d'Afrique et d'Asie du Sud-Est, la déforestation à grande échelle menace de réduire les précipitations sous les tropiques, selon une étude publiée mercredi 1er mars dans la revue Nature (en anglais). Cette recherche est publiée en plein One Forest Summit, qui réunit experts et dirigeants, dont Emmanuel Macron, au Gabon. Le bassin du Congo, puits de carbone crucial et refuge d'espèces rares (le deuxième en surface après l'Amazonie) est au cœur des débats.
C'est justement dans cette région, sur laquelle plane la menace d'une déforestation rapide dans les années à venir, que le risque de réduction des précipitations est le plus aigu, selon l'étude. Elles pourraient y être diminuées de 10% d'ici à la fin du siècle, avertissent les chercheurs. "Nous pourrions arriver à un point où les forêts tropicales ne pourront plus se renouveler", s'est inquiété l'auteur principal de l'article scientifique, Callum Smith, de l'université de Leeds.
"Moins d'humidité renvoyée dans l'atmosphère"
A l'aide de données satellites recueillies de 2003 à 2017 dans les régions tropicales de l'Amazonie, du Congo et de l'Asie du Sud-Est, les experts ont constaté que la déforestation à grande échelle perturbe le cycle de l'eau et entraîne une réduction significative des pluies, les pertes les plus importantes se produisant pendant les saisons humides. Les arbres rejettent en effet de la vapeur d'eau à travers leurs feuilles, pouvant ainsi provoquer des pluies localisées.
Des recherches antérieures sur la déforestation à petite échelle suggéraient cependant que la déforestation était susceptible, à l'inverse, d'augmenter les précipitations dans certaines régions. Mais à grande échelle, il y a "moins d'humidité renvoyée dans l'atmosphère, ce qui réduit les précipitations", a confirmé Callum Smith. Il appelle à accroître les efforts de conservation, les recherches ayant montré que la restauration de vastes forêts détruites pourrait en partie inverser le phénomène.
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