Environnement : la consommation de ressources naturelles de la planète a triplé en 50 ans, selon l’ONU
L’être humain est de plus en plus gourmand en ressources naturelles. En 50 ans, notre consommation de matériaux prélevés sur la planète a triplé. Pétrole, gaz, exploitation des forêts, extraction de métaux rares, agriculture, non seulement ces prélèvements ont fortement augmenté en un demi-siècle au niveau mondial, mais ils continuent de croître de plus de 2% par an.
Le ralentissement survenu durant la crise du Covid n’a donc été que temporaire. Aujourd’hui chaque être humain utilise désormais en moyenne 13,2 tonnes de matériaux par an, selon le tout dernier rapport du groupe international d’experts des Nations unies pour l’environnement, publié vendredi 1er mars. Cela fait 37 kg de ressources par personne et par jour.
Des disparités importantes
Quatre secteurs comptent pour 90% de la demande en matériaux, il s’agit de la construction de bâtiment, de l’agriculture avec l'alimentation, des transports, et enfin de l’énergie. Ces secteurs nous mettent dans le rouge et nous conduisent à vivre à crédit, au-delà des ressources que la planète peut reconstituer chaque année. L’extraction de ces ressources et leur transformation sont aussi responsables de 55% des émissions de gaz à effet de serre. Cette croissance globale cache en fait de grosses disparités. Les pays riches utilisent six fois plus de ressources et génèrent 10 fois plus d’impact climatique que les pays à faible revenu .
Les pistes avancées dans le rapport, pour devenir plus économes en ressources, sont avant tout de réduire la demande de produits alimentaires gourmands en espace agricole et au bilan carbone élevé, avec notamment moins de viandes, et plus de végétaux. Il y a aussi la nécessité de réduire le gaspillage alimentaire, d'optimiser l’utilisation du parc immobilier existant, de miser davantage sur la rénovation ou le recyclage. Les projections scientifiques montrent qu’il est encore possible d’inverser la tendance. Mais, sans une action rapide et concertée de la part des différents États, l’extraction des ressources pourrait augmenter de 60% d’ici 2060. Cette trajectoire est incompatible avec les objectifs climatiques et la préservation de la biodiversité.
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