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Décaler son sommeil de plus d'une heure et demie entre semaine et week-end perturbe le microbiote intestinal

La régularité de notre sommeil a un impact direct sur la qualité de notre microbiote intestinal, à en croire la conclusion de chercheurs britanniques. Ils recommandent de ne plus se décaler entre semaine et week-end.
Article rédigé par Bérengère Bonte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une jeune femme et son réveil. (FREDERIC CIROU / MAXPPP)

Bien dormir améliore aussi la santé de notre ventre ! C'est la conclusion des chercheurs britanniques du King's College de Londres, qui ont démontré, dans un article publié dans la revue scientifique The European Journal of nutrition, que la régularité de notre sommeil a un impact direct sur la qualité de notre microbiote intestinal

Le microbiote intestinal, ce sont ces 100 000 milliards de bactéries de l'intestin qui gèrent l'absorption des vitamines, la régulation du système immunitaire et tant d'autres choses. On sait que ce microbiote dialogue avec nos neurones. On savait déjà que pour bien dormir, il fallait en prendre soin, notamment via son alimentation. Mais c'est donc réciproque. Pour avoir un microbiote en bon état, il faut aussi un sommeil régulier.

Ne plus décaler son sommeil entre semaine et week-end

Parmi les 1 000 personnes interrogées et examinées pour cette étude, ceux qui se levaient même légèrement plus tard le week-end ont développé de mauvaises bactéries intestinales. Les chercheurs recommandent donc de ne pas décaler son sommeil entre la semaine et le week-end.

Il suffit d'un tout petit décalage. C'est ça qui est nouveau et même surprenant d'ailleurs, car on ne parle pas ici d'horaires de travail de nuit par exemple, dont on sait que ça perturbe l'organisme et notamment la digestion. Là, le microbiote est perturbé à partir d'une heure et demie de décalage.

Le "social jetlag"

Les chercheurs parlent de décalage horaire social, en anglais "social jetlag" : un décalage entre l'horloge biologique et le rythme de vie. Ce jetlag social a été découvert au moment du Covid par un spécialiste du sommeil français du CHU de Bordeaux, Pierre Philip. À l'époque lui-même a publié une étude montrant que deux heures de "social jetlag" multipliait par 2,5 le risque d'attraper le Covid.

C'est encore trop tôt pour que l'on sache pourquoi de telles mauvaises bactéries se développent. Chez les personnes en jetlag social, Wendy Hall, la principale autrice de l'étude sur le microbiote, a identifié trois bactéries intestinales clairement en surnombre, qui produisent des toxines avec risque accru d'obésité, d'inflammation ou d'accident cardio-vasculaire. Et comme ceux qui décalent leur sommeil mangent aussi en général de façon moins saine, avec plus de boissons sucrées et moins de fruits, cela n'arrange rien. Selon l'étude, 40% de la population serait concernée. Pour Pierre Philip, le chercheur bordelais, l'idéal serait bien de ne jamais décaler ses horaires de lever et de coucher de plus d'une heure entre semaine et week end. 

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