Crise climatique : des incendies déjà inquiétants dans l’Arctique, selon l'institut européen Copernicus

Les flammes ravagent notamment la République russe de Sakha, à l'extrême nord-est du pays. Une région déjà fortement impactée en 2021. Le feu est sans aucun doute provoqué par le réchauffement climatique.
Article rédigé par franceinfo, Guillaume Farriol
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La région de Bodö dans l'Arctique, en Norvège, le 1er mai 2024 (photo d'illustration) (LARS LINDQVIST / DN / TT NEWS AGENCY)

L'Arctique fait face aux flammes, ravagé par des incendies particulièrement précoces, estime l'institut européen Copernicus, jeudi 27 juin. Ces feux émettent des quantités de CO2 exceptionnelles pour la saison, selon les mesures satellites. Quelque 6,8 millions de tonnes ont été enregistrées pour ce mois de juin, parmi les plus importantes émissions observées lors 20 dernières années. Les flammes ravagent en particulier la République russe de Sakha, à l'extrême nord-est du pays. Une région déjà durement frappée en 2021. Plus de 6 millions d'hectares de forêts boréales étaient parties en fumée, soit deux fois la surface de la Belgique. Ces feux très précoces font craindre un été 2024 lui aussi dévastateur en Sibérie.

Ces incendies sont, sans aucun doute, provoqués par le réchauffement climatique. Les flammes sont attisées par des températures anormalement élevées, jusqu'à 30 degrés ces dernières semaines. La Sibérie est touchée par ce qu'on appelle "l'amplification arctique", c'est-à-dire qu'elle se réchauffe plus vite que le reste de la planète, quatre fois plus rapidement, selon une étude de référence finlandaise et norvégienne. Le phénomène s'explique par la fonte de la banquise. Elle est blanche et reflète donc particulièrement bien les rayons du soleil, mais quand elle disparaît, la glace laisse place à la mer plus sombre qui absorbe beaucoup plus la chaleur. D'où ce réchauffement accéléré en Arctique, de la Sibérie jusqu'au grand Nord canadien.

Un phénomène mondial

À des latitudes plus proches des nôtres, là aussi, les feux menacent déjà. Certes, pas en France où la météo des forêts montre un pays quasiment exclusivement vert vendredi  27 juin ,sauf quelques départements près de la Méditerranée en jaune. Mais, si nous regardons ailleurs, les exemples ne manquent pas. En Turquie, 15 personnes sont mortes dans un feu de végétation, selon le dernier bilan lundi. En Grèce, 45 départs de feu ont été recensés en une seule journée le 21 juin. Aux États-Unis, deux incendies ont détruit 500 bâtiments et forcé 7 000 personnes à évacuer d'après un bilan du mercredi 19 juin. 

Ces incendies sont plus précoces, mais aussi plus intenses. D'après une étude publiée lundi dans Nature, les feux de forêts les plus violents ont doublé depuis 20 ans dans le monde. Du côté de l'Arctique, ils ont même été multipliés par 11 au Canada et par 7 en Russie.

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