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AVC : mieux les repérer et les prendre en charge plus rapidement

Une révolution en marche dans la prise en charge et le traitement des accidents vasculaires cérébraux. C'est l'objet d'une étude menée en ce moment.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une goutte de sang prélevée sur le patient  permet de savoir de quel type d'AVC il s'agit. (JODY AMIET / AFP)

Des chercheurs ont identifié des marqueurs dans le sang qui permettent de savoir si on a affaire à un AVC ischémique, le plus courant, celui qui se produit quand une artère du cerveau est bouchée à cause d'un caillot ou bien s'il s'agit d'un AVC hémorragique, dans ce cas, l'artère a déjà éclaté et il y a du sang dans le cerveau. Ces médecins de l'hôpital Rothschild, de l'Assistance publique hôpitaux de Paris (AP-HP) et du CHU de Caen sont en train de recruter 5 000 bénévoles pour valider ces résultats grâce à un essai clinique.

Une prise en charge accélérée

Savoir à quel type d'AVC on a affaire changera tout dans la prise en charge d'après le docteur Desilles neurologue à l'hôpital Rothschild. Actuellement en cas d'accident vasculaire cérébral, les pompiers, le Samu arrivent, amènent le patient aux urgences, lui font passer un scanner pour confirmer le diagnostic et ensuite il peut être soigné.

Grâce à cet algorithme prédictif on évite la case urgences et scanner. Dans le camion des secours, on prélève une goutte de sang au patient, on l'analyse en direct avec un petit appareil. Si c'est un AVC Ischémique on va tout droit en salle d'opération pour déboucher l'artère. Si c'est un AVC hémorragique on va directement dans une unité de neuro réanimation pour limiter l'aggravation neurologique du patient. On gagne une à deux heures donc on améliore le pronostic de façon significative.

Un traitement sur mesure

Ces chercheurs veulent aussi prédire la réaction du patient aux traitements toujours grâce à leur petit appareil qui analysera la goutte de sang. Les scientifiques ont identifié plusieurs biomarqueurs sanguins qui leur permettent de savoir si le caillot sera facile à dissoudre ou à retirer. Ils sauront donc si le patient a un bon pronostic, auquel cas on lui donne un traitement plus intensif. Et s'il a un mauvais pronostic, c'est à dire s'il risque de ne pas répondre au traitement, ils prévoient des solutions alternatives. Elles sont aussi testées dans le cadre de ce programme qui s'appelle Booster (Brain clOt persOnalized therapeutic Strategies for sTroke Emergent Reperfusion).

Ce programme rassemble un consortium transdisciplinaire de 15 partenaires : cinq laboratoires de recherche expérimentale, quatre équipes de recherche clinique et d'imagerie, deux universités et quatre partenaires industriels. Son objectif d'ici à cinq ans, c'est de proposer des traitements rapides et sur mesure à toutes les victimes d'un AVC. Plus de 140 000 personnes sont touchées chaque année, la moitié d'entre elles ont des séquelles lourdes avec des handicaps.

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