Le billet sciences du week-end. L’obésité, une maladie qui progresse, même chez les plus jeunes
La journée mondiale de l’obésité s'est déroulée ce jeudi 4 mars. L’occasion de revenir sur ce phénomène qui touche 700 millions de personnes dans le monde.
Malbouffe, sédentarisation, facteurs génétiques, nombreux sont les coupables de la progression de l’obésité depuis les années 80. Le développement de la société de consommation a bouleversé notre mode de vie, ces dernières décennies.
Tout d’abord, nous mangeons davantage de produits transformés, à forte teneur en sucre, sel ou matière grasse, dont la valeur nutritionnelle reste faible, et dont les additifs qu’ils contiennent sont parfois dangereux pour notre santé. Et notre activité sportive est en baisse. L’omniprésence des écrans au quotidien, mais aussi la crise sanitaire actuelle incitent à l’immobilité, au détriment de l’exercice physique.
Obésité, surpoids, surcharge pondérale
Obésité et surpoids sont déterminés par l’indice de masse corporelle (IMC), calculé comme suit : le poids, divisé par la taille (en cm) au carré. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), entre 20 et 25, on se situe dans la moyenne. Au-dessus de 25, on est en situation de surpoids et au-delà de 30, en obésité.
La surcharge pondérale regroupe l’obésité et le surpoids, et touche plus d’un français sur deux, l’exposant, entre autres, à des risques de maladies cardiovasculaires.
Une obésité précoce inquiétante
Un jeune Français sur sept est concerné par l’obésité précoce. Dans ce domaine, les programmes nationaux nutrition santé PNNS) permettent de transmettre des habitudes alimentaires saines et équilibrées aux plus jeunes. Ils visent l’ensemble de la population, tout en prêtant une attention particulière aux jeunes générations.
Manger davantage de fruits et légumes, moins de viande et de charcuterie, déployer le nutri-score en restauration collective, voici les principaux axes de l’actuel PNNS en vigueur jusqu’en 2023. L’objectif est de réduire de 20% la surcharge pondérale des enfants et adolescents.
La restauration collective est particulièrement concernée par ces mesures. Il s’agit de transmettre les bonnes habitudes alimentaires, tout en respectant les normes nutritionnelles pour chaque plat.
Le programme national nutrition santé est une politique quasiment unique. On vous donne le nombre de viandes rouges, de poissons, de garnitures, de féculents, le dosage de sel, de sucre. Repassez par le culinaire, que le plat soit à leur goût et gustativement intéressant. Ce n’est pas juste un légume à l’eau, il y a des épices, la juste proportion de matière grasse.
Carole Galissant, responsable du pôle culinaire-éducation Sodexo France
Conseils pratiques
Pour Florence Thorez, membre de l’association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN), la meilleure solution est encore de cuisiner soi-même lorsque c’est possible :
Je conseille à mes patients de cuisiner le plus possible eux-mêmes, même des choses simples. C’est toujours mieux que d’acheter des plats déjà transformés.
Florence Thorez, de l'association AFDN
Mieux se nourrir, c’est aussi être attentif dans les rayons. Pour comprendre ce que l’on achète réellement, de nombreuses applications se sont développées ces dernières années, Yuka, Open Food Facts ou Alim’confiance pour ne citer qu’elles. Le consommateur peut scanner un produit pour en déchiffrer l’étiquette : connaître sa valeur nutritionnelle, sa valeur en sel et sucre, ses additifs ou encore sa provenance et son impact écologique.
Une image sociale handicapante
Selon les pays et les cultures, le surpoids peut être un atout ou un handicap. On parle même de grossophobie, phénomène qui désigne la stigmatisation des personnes en surcharge pondérale.
Au Japon, le rapport au surpoids et à l’obésité est particulier. Les Japonais, pour ne citer qu’eux, sont contradictoires. Ils vénèrent les sumos, alors que l’obésité est interdite par la loi depuis 2008, sous peine d’amende. Un espoir vient peut-être des habitants de l’île d’Okinawa qui ne mangent qu’à 80% de satiété, et possèdent le record du nombre de centenaires, et en bonne santé ! Une coïncidence ?
Écoutez l’entretien intégral de Carole Galissant, responsable du pôle culinaire-éducation Sodexo France et responsable nutrition Sodexo au micro de Gérard Feldzer.
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