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Prime de fin d’année : la Fédération du bâtiment ne veut "pas laisser trop d’illusions aux salariés"

Pour Jacques Chanut, président de la FFB, "on ne peut donner que ce qu’on gagne". En revanche, ce dirigeant du Medef applaudit le retour des heures supplémentaires sans impôts ni cotisations.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jacques Chanut, président de la FFB (Fédération française du bâtiment), le 11 décembre 2018 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Pour répondre à l’appel des "gilets jaunes", Emmanuel Macron demande aux entreprises de verser à leurs salariés une prime de fin d’année. Cette prime, facultative, serait exemptée d’impôts et de cotisations. Pour Jacques Chanut, président de la FFB (Fédération française du bâtiment), invité de L’Interview éco sur franceinfo mardi 11 décembre, il ne faut "pas laisser trop d’illusions aux salariés". La FFB représente 50 000 entreprises employant près de 800 000 personnes.  "J’ai beaucoup d’inquiétudes, explique Jacques Chanut, parce que cette année les comptes de résultats sont dégradés. On est une industrie de main d’œuvre, donc dès qu’on donne une prime, ça fait tout de suite beaucoup d’argent. Je ne suis pas sûr que nos entreprises soient en capacité de donner la prime. On va voir le mode d’emploi. Mais il ne faut pas laisser trop d’illusions à nos salariés. On ne peut donner que ce qu’on gagne".  

Heures supplémentaires : "Ce système va marcher à plein"

Pour augmenter les revenus des salariés payés au Smic, le gouvernement prévoit une augmentation de la prime d’activité, qui est une aide de l’Etat. Pourquoi ne pas augmenter directement le salaire minimum, à la charge des entreprises ? "Si la hausse de cent euros (annoncée par le président de la République) était appliquée sur le Smic, ça ferait à peu près 8% d’augmentation. Vous imaginez le tsunami que ça entraînerait sur toutes les autres grilles de salaires ? (…) La solution retenue est bonne. Elle permet de redonner du pouvoir d’achat aux bas salaires sans pour autant impacter l’économie et la compétitivité de nos entreprises".  

Le gouvernement annonce le retour, dès le mois de janvier, d’un dispositif populaire : les heures supplémentaires défiscalisées et exemptées de cotisations. Pour Jacques Chanut, "voilà une bonne mesure ! 80% à 90% de nos entreprises font des heures supplémentaires (…) Ce système va marcher à plein. Il va redonner du pouvoir d’achat à nos compagnons."  

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