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Julie Stoll (PFCE) : "Les ventes du commerce équitable ont augmenté de 43% !"

L'interview éco de franceinfo recevait vendredi Julie Stoll, la déléguée de la Plate-forme pour le commerce équitable, dont la quinzaine débute samedi. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Julie Stoll est la déléguée générale de la Plate-forme pour le commerce équitable. (RADIO FRANCE)

"Les produits labellisés équitables viennent de plus en plus de France et de producteurs français", s'est félicité vendredi 12 mai sur franceinfo Julie Stoll, la déléguée de la Plate-forme pour le commerce équitable, dont la quinzaine débute ce samedi.

L’an dernier, les ventes de produits issus du commerce équitable en France ont augmenté de 43% par rapport à 2015. C'est le "résultat de longues années de mobilisation des militants", mais "il nous manque peut-être aujourd'hui un engagement encore supérieur des grandes surfaces", a affirmé Julie Stoll.

francienfo : Comment expliquer ce boom du commerce équitable en France ?

Julie Stoll : C'est le résultat de longues années de mobilisation des militants, qui tentent de faire comprendre aux Français les conséquences du commerce inéquitable, et du pouvoir que peuvent avoir les consommateurs en choisissant de consommer différemment. Par ailleurs, je pense que le commerce équitable n'aurait pas ce succès-là si les producteurs n'avaient pas travaillé sur la qualité. Il nous manque peut-être aujourd'hui un engagement encore supérieur des réseaux de distribution, des grandes surfaces. Biocoop fait aujourd'hui 24% de son chiffre d'affaires sur le commerce équitable. Aucune grande surface n'est capable aujourd'hui d'en dire autant.

Quels produits dits équitables ont le plus de succès aujourd'hui ?

Sur les filières issues des pays en développement, qui constituent la majorité, le secteur clé est celui du café, et la banane bio a très fortement augmenté l'année dernière. Mais les produits équitables viennent de plus en plus de producteurs français. Les acteurs du commerce équitable ont beaucoup été sollicités ces dernières années. On a demandé au gouvernement précédent, dans le cadre de la loi sur l'Économie sociale et solidaire, de pouvoir modifier la loi sur le commerce équitable pour pouvoir utiliser l'appelation pour des produits français. C'est possible depuis 2015 et les ventes ont explosé. Ce sont les mêmes critères et engagements que pour les produits des pays du Sud.

Y-a-t-il trop de labels aujourd'hui ?

Il y a effectivement un besoin de clarification. Sur les labels des produits de pays en développement, il y a une certaine stabilisation. Tous ont un tronc commun qui est une série d'engagements : un prix juste basé sur les coûts de production, un contrat commercial d'au moins trois ans entre les entreprises et leurs fournisseurs-producteurs, le paiement d'une prime de développement pour financer des projets collectifs qui peuvent être des projets sociaux ou autres, un engagement de traçabilité et de transparence, et une incitation à améliorer les pratiques environnementales.

Y-a-t-il a des contrôles ?

Ils sont très nombreux. En tant que plateforme sur le commerce équitable, on publie régulièrement un guide international des labels sur lequel on épluche en détail leurs engagements et comment ils sont contrôlés. Sur chaque filière, il y a plus de 200 points de contrôle. C'est vraiment le travail des labels de renforcer la confiance des consommateurs dans le commerce équitable. 


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