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Emmanuel Marill (Airbnb) : "Nous appliquerons la loi à la lettre"

Emmanuel Marill, directeur général d'Airbnb, était l'invité de Jean Leymarie, vendredi sur franceinfo, pour évoquer la nouvelle obligation des propriétaires de logements, inscrits sur des plateformes de location, à s'enregistrer en mairie.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Emmanuel Marill, directeur général d'Airbnb, sur franceinfo, le 5 mai 2017. (RADIO FRANCE / CAPTURE D'ÉCRAN)

Un décret donnant aux grandes villes la possibilité de contraindre les loueurs de logements utilisant des plateformes numériques, comme Airbnb, à se déclarer en mairie est paru dimanche 30 avril au Journal officiel. Le texte permet aux communes de plus de 200 000 habitants et à celles de la petite couronne parisienne de créer un numéro d'enregistrement pour les meublés faisant l'objet d'une location de courte durée. L'objectif est de vérifier qu'ils n'excèdent pas la durée limite légale de location de 120 jours par an lorsqu'il s'agit de résidences principales.

Emmanuel Marill, directeur général d'Airbnb France, a assuré, vendredi 5 mai sur franceinfo, que sa plateforme se conformerait à cette loi car "nous ne négocions pas avec la loi", dit-il, tout en critiquant une mesure "disproportionnée" qui risque, selon lui, de compliquer la vie des utilisateurs.

franceinfo : Allez-vous appliquer cette nouvelle loi ?

Emmanuel Marill : Évidemment. Nous ne négocions pas avec la loi. Cette loi a été votée il y a un an. Le décret d'application a été publié la semaine dernière. Nous suivrons tout cela à la lettre. Le sujet n'est pas d'aller trouver les utilisateurs qui louent leur logement plus de 120 jours par an, mais plutôt d'identifier ceux qui le font dans l'illégalité.

Combien y a-t-il de fraudeurs chez vous ?

Ils sont ultra-minoritaires. Le chiffre est très difficile à identifier puisque la loi sur ce sujet-là est très complexe. Savez-vous que si vous êtes muté à l'étranger pour plus de six mois, par exemple, vous pouvez tout à fait laisser votre appartement pour plus de 120 jours sur Airbnb, même en habitant dans le centre-ville de Paris ?

Le fait de contraindre les propriétaires à se déclarer auprès de leur mairie, vous l'acceptez, vous allez l'encourager ?

Ce système d'enregistrement, tel qu'il a été proposé, est disproportionné. Nous considérons qu'une règle, qui va contraindre l'utilisation d'une plateforme comme la nôtre, n'est pas souhaitable. Ce n'est pas souhaitable pour l'utilisateur. La communauté Airbnb, qui compte 300 000 hébergeurs en France, a rejoint notre plateforme parce qu'elle était simple d'utilisation. La loi Alur de 2014 était intéressante parce qu'elle a donné un cadre. Pour autant, réguler ne veut pas dire étouffer. C'est là-dessus que je me bats.

Comment contrôlez-vous les propriétaires ?

Nous faisons tout pour qu'ils connaissent la loi et qu'ils la respectent. Nous leur envoyons par exemple tous les ans des rappels fiscaux pour qu'ils déclarent leurs revenus. La loi est complexe dans notre pays. Il y a neuf millions d'utilisateurs d'Airbnb en France. Je suis obligé d'être responsable et de donner un maximum d'informations pour que notre communauté y voie clair dans ce marasme réglementaire.

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