Carburant : "Il faut se mettre à la place des gens" estime l’économiste Philippe Aghion
Le professeur au Collège de France, qui a inspiré la politique économique d’Emmanuel Macron, soutient la hausse de la fiscalité sur le carburant, mais critique la méthode de l’exécutif.
Sur le fond, l’économiste, proche du chef de l’Etat, salue la hausse des taxes sur l’essence et le diesel, au nom de la protection de l’environnement : "On s’aligne sur les bonnes pratiques", dit-il, donnant la Suède en exemple. Mais il faut "assurer aux citoyens que ces taxes seront affectées essentiellement à la transition énergétique". Philippe Aghion regrette surtout que l’exécutif n’ait pas anticipé la réaction des automobilistes ni prévu, en amont, des "mesures de compensation" : "Il fallait préparer la population davantage, dire aux gens : 'il y aura une hausse, je me mets à la place de ceux qui vont travailler, qui ont besoin de leur automobile, qui n’ont pas le choix, et voilà ce que j’ai prévu…'". Selon lui, il faut aussi "répartir l’effort. Les sociétés autoroutières devraient payer".
"Les réformes vont dans la bonne direction"
Plus largement, Philippe Aghion continue à défendre la politique économique du chef de l’État, et l’allègement massif de la fiscalité sur le capital : "il fallait aligner notre fiscalité sur des pays comme la Suède ou le Danemark pour qu’elle ne soit pas désincitative". L’économiste salue, parallèlement, "des mesures d’émancipation", citant le plan pauvreté, le plan santé, le dédoublement des classes en CP, l’accès à l’école maternelle. Selon lui, globalement, "les réformes vont dans la bonne direction. On commence à voir des résultats". Des négociations importantes arrivent, notamment sur l’Assurance-chômage : "J’espère que la France ira dans la direction scandinave et pas dans la direction anglo-saxonne. Je suis vigilant !"
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