Avec le certificat sanitaire européen, "la gestion des flux va être compliquée” mais surmontable, d’après le voyagiste Jean-Pierre Nadir
Pour le fondateur d’Easyvoyage, et compte tenu du moindre trafic aérien, les aéroports peuvent faire face.
Le certificat sanitaire européen, qui entre en vigueur le 1er juillet, peut-il relancer le tourisme cet été ? Son objectif est de faciliter les déplacements au sein de l’UE, mais qu’en pensent les professionnels du secteur, après plus d’un an de crise du Covid ?
Franceinfo : Qu’attendez-vous de ce certificat sanitaire européen tel qu’il est conçu ? Est-ce une chance pour que le tourisme reparte enfin ?
Jean-Pierre Nadir : Cela va faciliter les choses. La première de ses vertus c’est qu’il sera en anglais, et qu’il permettra de passer les frontières des pays accessibles aujourd’hui. Comme les quatre grandes destinations qui fonctionnent très bien : la Grèce, l’Espagne, l’Italie et le Portugal. Présenter ce passeport vaccinal auprès de ces pays, c’est beaucoup plus simple que d’avoir à faire des tests PCR qui sont lourds et onéreux, surtout quand on les fait à destination.
Est-ce que l’on ne risque pas d’avoir des embouteillages dans les aéroports, des files d’attente, peut-être même des avions en retard ?
Il est clair que la gestion des flux va être quelque chose de compliqué. Mais comme le transport aérien est la moitié de ce qu’il était avant le Covid, on est capables aujourd’hui de gérer ces flux, et j’espère qu’Aéroports de Paris va démontrer sa capacité à bien gérer les choses.
Les représentants du secteur aérien regrettent les dissensions au sein de l’Europe sur la mise en œuvre de ce certificat, les comprenez-vous ?
Ce que je retiens c’est qu’avec ce certificat, on a facilité un peu plus les départs cet été, et que c’est cela la bonne nouvelle. Je dis donc : vaccinez-vous, ça coûtera moins cher à l’État français, et ça permettra en plus de voyager !
Les Français veulent se changer les idées après ces mois de restrictions sanitaires, que vont-ils privilégier cet été ?
Très clairement la France. Beaucoup d’étrangers ne peuvent pas venir en France, notamment les Anglais, ce qui libère de la place dans les campings, et permet d’avoir des tarifs assez intéressants. La France va être comme toujours la première destination, mais encore plus que d’habitude.
Où sont les bonnes affaires ?
Le bon plan traditionnel de l’été c’est la montagne. La montagne d’été, c’est génial, en termes de rapport prix-surface d’appartements, en plus on a le grand air et beaucoup d’activités sportives. Elle a d’ailleurs été l’une des grandes gagnantes de la dernière saison. Et puis il y a la Bretagne qui va recevoir cette année un vacancier sur dix.
Vous lancez FairMoove, spécialisé dans le tourisme éco-responsable, pourquoi ce choix ?
Avant le Covid, les consommateurs se posaient déjà des questions sur l’impact écologique du tourisme. Le tourisme doit se réinventer en proposant des solutions, et en permettant de démocratiser l’accès à ces nouvelles valeurs que sont l’écologie, l’immersion et l’éthique. Le monde change et le tourisme doit changer avec lui.
Peut-on faire de l’écotourisme sans être élitiste ? Vous référencez seulement 5 000 hôtels dans le monde, c’est très peu…
Au contraire, on est sélectifs. On veut remettre l’offre au cœur du dispositif, et surtout mettre en avant les vraies qualités des produits. Elles ne sont pas liées qu’à l’emplacement, mais aussi aux stratégies environnementales, humaines, à l’investissement local… Au final, tout cela bénéficie au touriste, car le produit est de meilleure qualité.
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