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"Notre outil de sécurité s'est affaibli", estime Éric Ciotti, député Les Républicains

Le député Les Républicains et proche de Laurent Wauquiez, Éric Ciotti, était l'invité de "L'interview J-1", mercredi 7 février, à la veille de la présentation de la future police de sécurité du quotidien par le ministre de l'Intérieur.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 277 min
Le député Les Républicains Éric Ciotti à l'Élysée, à Paris, le 30 janvier 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Opposant frontal à Emmanuel Macron, député Les Républicains des Alpes-Maritimes et président de la commission d'investiture du parti, Éric Ciotti était l'invité de L'Interview J-1 mercredi 7 février, à la veille du lancement de la nouvelle police de sécurité du quotidien (PSQ). Ce proche de Laurent Wauquiez, le patron des LR, lance ses boules de neige contre le président de la République.

Emmanuel Macron l'a dit, à l’automne, la police de sécurité du quotidien ne sera pas pour "jouer au foot avec les jeunes". Bonne nouvelle pour le député très attentif aux questions de sécurité que vous êtes ?

Ce que l'on en sait, c'est que vraisemblablement ce sera le retour à la bonne vieille police de proximité socialiste. C'est ce qui avait conduit, durant cette période où Lionel Jospin était Premier ministre, à cette explosion de la délinquance dans notre pays (...) Pour qu'il y ait une réponse pénale efficace, il faut interpeller les délinquants, les auteurs des crimes et délits. Ce qui est efficace, c'est aller au cœur des réseaux de trafics de drogue. Notre outil de sécurité s'est affaibli. Nous y consacrons à peine aujourd'hui un peu plus d'1% du produit intérieur brut. C'est naturellement beaucoup trop faible.

Après "Darmanin démission" et l'opposition à la vitesse limitée à 80 km/h sur les routes secondaires, Laurent Wauquiez dénonce la mauvaise gestion de l'épisode neigeux en Île-de-France. Êtes-vous, vous aussi, scandalisé ou est-ce de la polémique automatique ?

Il faudra tirer toutes les conséquences de la situation qu'ont connue des milliers de Français aujourd'hui qui ont été bloqués dans des conditions extrêmement difficiles (...) Regardons là où il y a eu des défaillances - il y en a sans doute eu - et veillons à ce que ces épisodes soient mieux gérés lorsqu'ils surviennent.

Laurent Wauquiez fait-il une course de vitesse de démagogie avec le FN ?

Laurent Wauquiez trace son chemin avec des convictions, des valeurs fortes (...) Certains veulent l'entraîner dans des polémiques. Il y a des attaques permanentes sur lui. Moi, j'y vois le signe qu'il gêne et qu'il a, aujourd'hui, la capacité à incarner une alternative (...) Les Républicains sont dans leur rôle.

Ce mercredi, à Bastia, en Haute-Corse, Emmanuel Macron a exposé sa vision pour l'île de beauté. L'avez-vous trouvé ouvert ou fermé vis-à-vis des élus et des revendications nationalistes ?

Je ne sais pas. On est dans le "en même temps". On est dans le macronisme pur. Et puis, il y a cette porte ouverte, cette boîte de Pandore qui s'ouvre. On introduit la spécificité corse dans la constitution [Emmanuel Macron s'est dit favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution]. C'est une faute parce que les revendications de même nature vont désormais se multiplier. On va peut-être avoir l'Alsace, on va peut-être avoir la Bretagne... Et moi, je considère que la République est une et indivisible. Je pense que cette porte ouverte constitue un danger pour l'avenir.

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