Loi immigration : "J'ai voté en mon âme et conscience", se défend la députée LREM abstentionniste Sonia Krimi
La députée La République en marche Sonia Krimi était l'invitée du "19h20 politique" lundi sur franceinfo, au lendemain du vote en première lecture de la loi asile et immigration.
La loi asile et immigration, adoptée en première lecture dimanche 22 avril à l'Assemblée nationale, a engendré un vent de fronde au sein d'une majorité jusqu'ici plutôt docile. Un député La République en marche a voté contre (Jean-Michel Clément) et 14 autres se sont abstenus, dont Sonia Krimi. Pour cette élue de la 4e circonscription de La Manche, invitée de franceinfo lundi 23 avril, "cette loi n'envoie pas les bons signaux" et "on ne peut pas porter la même réponse face à un défi migratoire qui est changeant".
franceinfo : Pourquoi avez-vous choisi l'abstention ?
Sonia Krimi : Je n'ai pas voté pour cette loi parce qu'elle n'envoie pas les bons signaux dans un contexte de crise identitaire et de montée de l'extrême droite en Europe. Il y a 2 millions de personnes qui se déplacent en Europe depuis la crise des printemps arabes, la crise climatique et la crise de 2008 qui a appauvri encore le Sud et enrichi le Nord. On ne peut pas porter la même réponse face à un défi migratoire qui est changeant.
Pour vous dans ce texte, il y a trop de répression ?
Aujourd'hui, on envoie des messages qui ne sont pas structurants pour la société et qui ne sont pas à la hauteur de l'image de la France. On n'a pas eu l'audace d'interdire l'enfermement des enfants car on enferme des personnes qui n'ont rien fait car depuis 2012. Ce n'est pas un délit de ne pas avoir de papier sur le sol français.
Richard Ferrand, le patron du groupe LREM à l'Assemblée nationale, a menacé les députés contestataires de sanctions. Cela vous a fait réfléchir avant de voter ?
On ne répond pas à la menace par la provocation. Moi j'ai voté en mon âme et conscience et je n'ai pas pris cette menace en considération dans mon vote mais je peux comprendre que cette menace ait pu peser sur beaucoup de mes collègues.
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