Trois millions de chômeurs : héritage de Sarkozy ou premier échec de Hollande ?
Le chiffre sera officiel ce soir, mais
il est déjà connu et fait déjà couler beaucoup d'encre : le nombre de chômeurs
en France métropolitaine repasse la barre des trois millions. Le ministre du
Travail, Michel Sapin, l'a annoncé ce matin : "C'est mauvais, c'est forcément mauvais. J'ai d'ailleurs
dit au cours de ces dernières
semaines que, au rythme qui était déjà acquis dans l'été, je m'attends bien
entendu à ce que le chiffre (...) de trois millions de chômeurs en France sera
dépassé ".
Ce seuil n'avait pas été atteint depuis
13 ans, avec 3,2 millions en 1997, quand Lionel Jospin est arrivé au pouvoir.
Jusqu'en 2008, sous Nicolas Sarkozy, le chômage a laborieusement décru pour
arriver à deux millions de personnes. La crise économique a brutalement inversé
les courbes. Et les socialistes arrivés au pouvoir au printemps ne s'estiment
pas responsables de la hausse. le patron des députés PS, Bruno Le Roux, assure
que "les trois millions de chômeurs, nous en
avons hérité. En matière de chômage, il y a une inertie. Les dispositifs ne
donnent des résultats que quelques mois plus tard et nous mettons aujourd'hui en
oeuvre tous les dispositifs qui permettront de renverser".
Un peu court, jeune homme répond en
substance la droite. Il faut trouver des solutions à un chômage de masse
structurel en France. Et il est temps de cesser de se plaindre et de se remonter
les manches lance la députée UMP Nathalie Kosciusko-Morizet : "I l va falloir que les responsables de ce gouvernement
arrêtent de se chercher des excuses. Le monde est en crise, l'Europe est en
crise. Les français ne vont se satisfaire longtemps d'avoir des dirigeants qui
disent "c'est pas de notre faute". Quand on est au pouvoir, on doit proposer des
solutions. Est-ce que la solution ce n'est pas d'alléger le coût du travail,
comme nous le proposions ? Moi je crois que si ".
François Hollande et son gouvernement
ont créé une attente en promettant qu'il allait inverser la vapeur dans un an.
La situation économique risque de ravaler cet engagement au rayon des
incantations. La déception serait alors sans doute à la hauteur de la promesse
manquée.
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