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Steve Wozniak, cofondateur d'Apple, veut compter les déchets dans l'espace

En 1976, à 26 ans, il crée Apple avec Steve Jobs. Aujourd'hui, l'informaticien multimillionnaire Steve Wozniak veut compter les déchets dans l'espace, et espère que ça sera rentable.

Article rédigé par franceinfo - Franck Cognard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les débris en orbite autour de la Terre visualisés par l'outil Wayfinder de Privateer, l'entreprise cofondée par Steve Wozniak. (CAPTURE D'ECRAN)

Informaticien, multimillionnaire... Ça a l'air confus mais c'est un juste raccourci de ce qu'est Steve Wozniak. Parce qu'en 1976, à 26 ans, Wozniak bidoullait des circuits imprimés dans le garage californien de son copain Steve Jobs, avec qui il crée Apple. Aujourd'hui, il veut compter les déchets dans l'espace, parce que la saleté commence à s'y voir, et qu'il espère que ce sera rentable, évidemment.

Steve Wozniak, précise le magazine Courrier International, a fondé Privateer Space, afin de compter les déchets spatiaux. En 2025, il y aura 6 000 satellites en orbite, 25 000 dans dix ans. Et depuis le début de la conquête spatiale, il y a aussi au-dessus de nos têtes des bouts de lanceurs de fusées, des satellites depuis longtemps éteints, des fragments d'engins détruits. Ainsi flottent autour de la Terre près de 30 000 objets de plus de 10 centimètres, et si on estime large, comme l'Agence spatiale européenne, 130 millions d'objets de plus de un millimètre.

Vu sa vitesse dans l'espace, à peu près 8 km/s, même un tout petit débris de la taille d'un ongle peut endommager un satellite. Hollywood a bâti des films sur moins que ça. Aujourd'hui, pour se géolocaliser, pour payer, pour savoir le temps qu'il fait, un Français se connecte à un satellite une quarantaine de fois par jour. Notre quotidien dépend donc d'un ménage jamais fait, moins de 2 000 kilomètres plus haut. Il y a bien un époussetage naturel, des débris qui tombent et se consument dans l'atmosphère, mais il n'est pas suffisant.

Cartographier les déchets pour mieux les retrouver

Alors, avant de lancer des camions-poubelle spatiaux, il faut savoir où sont les déchets. Faire une cartographie précise des épluchures, des épaves, des ordures exo-atmosphériques. Les premiers résultats de cette cartographie sont visibles à l'œil nu, pas en regardant en haut mais en face, sur un écran, sur le site de Privateer. Pour l'instant, il n'a fait qu'agréger des données répertoriées par d'autres, mais cette densité d'engins abandonnés, cassés et éparpillés est surprenante à voir.

Maintenant, la société fondée par Steve Wozniak veut envoyer ses propres capteurs dans l'espace, afin de localiser et compter les débris de moins de 10 centimètres, ce que personne ne fait, ou ne peut faire aujourd'hui. Plus de détails, plus de mailles : Privateer pourra alors vendre ses données aux opérateurs de satellites, aux lanceurs de fusées, qui auront besoin de ce degré de précision, dans un vide spatial devenu périphérique pollué par les déchets et encombré par les bouchons. Parce qu'une collision spatiale, c'est un effet domino : un débris qui cogne et détruit crée d'autres débris, qui à leur tour en engendrent d'autres, etc.

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