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"Nous voulons juste la paix" : face à la crainte d’un conflit avec la Russie, quatre ados ukrainiens chantent contre la guerre

C’est la BBC qui leur donne la parole et permet à leur histoire d’être partagée sur les réseaux sociaux. Ces quatre amis habitent à un kilomètre de la frontière entre l’Ukraine et la Russie et ne veulent pas revivre les heures sombres de la guerre du Donbass en 2014.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Quatre jeunes originaires de la région du Donbass ont composé une chanson contre la guerre entre l’Ukraine et la Russie, sur le site de BBC News. (CAPTURE D'ECRAN)

C’est un groupe d’amis qui, en pleine période de menaces et de surenchères verbales, propose un autre discours, une autre vision que celle qui émane des salons diplomatiques, en l’occurrence, la leur, de jeunes habitants du Donbass, en Ukraine, vivants à un kilomètre de la frontière russe dans la ville d’Avdiyivka.

Les journalistes de la BBC ont rencontré Maksym, Ilya, Vadim, Lera, une bande d’ados, garçons et fille, qui ont composé une chanson contre la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Le refrain "Nous voulons juste la paix" est en ukrainien, tous les couplets sont en russe, et les paroles racontent ce qu’ils savent de la guerre. Parce qu’ils l’ont déjà vécue.

C’était en 2014, lorsque séparatistes pro-russes et armée ukrainienne ont commencé à s’affronter. "À ce moment-là, nous avions vraiment peur, disent-ils, nos parents avaient mis les matelas dans les couloirs, pour qu’en cas de bombardement, la nuit, on puisse se réfugier plus vite à la cave." Ils disent qu’aujourd’hui, ça va beaucoup mieux, qu’il n’y a plus à s’inquiéter, qu’ils ne veulent pas que ça recommence et surtout, qu’ils préfèrent ne pas y penser.

Maksym, Vadim, Ilya et Lera ne lisent pas les journaux et ne regardent pas la télé. Ils se contentent des réseaux sociaux, et surtout de faire du rock ensemble. "La musique, explique Vadim, ça permet de se distraire, de penser à autre chose, ça nous sauve littéralement, parce que quand on joue ensemble, on absorbe l’énergie les uns des autres, et là seulement, on arrive à se libérer de ce qui se passe autour de nous."

On ne devrait pas être sérieux quand on a 17 ans, on ne devrait pas avoir à se demander si les obus vont retomber ou non. On devrait pouvoir rêver son futur. Lors du dernier conflit, en 2014, non seulement, il y a eu des milliers de morts, mais des millions de familles ont été déplacées, et des entreprises sont parties, emportant les emplois avec elles. Pourtant, ces quatre jeunes disent tous leur espoir, leur confiance dans l’avenir. Une sérénité qui contraste avec les discours menaçants, et qui vaut à cette histoire d’être plébiscitée sur le site de la BBC et partagée de nombreuses fois sur les réseaux sociaux.

Très certainement parce que tout ce que veulent jeunes, moins jeunes, en Ukraine, en Russie ou ailleurs, c’est la paix, et non les discours belliqueux.

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