Emma Thompson, Brian Eno, Stephen Fry... Des célébrités écrivent aux banques pour demander l’arrêt du financement des projets fossiles
C’est le réalisateur-producteur Richard Curtis qui a réuni ces grandes voix pour l’opération "Make my money matter". Objectif : mettre la pression sur les cinq plus grandes banques britanniques qui versent des milliards d’euros chaque année pour financer des projets d’extraction de charbon, gaz et pétrole.
C’est ce qu'on appelle un casting de rêve. Sauf que ce n'est pas pour un film, mais pour s’adresser aux banques britanniques et les sommer d’arrêter de financer les projets les plus émetteurs de gaz à effets de serre, mines de charbon, forages de pétrole et autre oléoduc. Richard Curtis, 66 ans, est connu pour ses films à succès, Quatre mariages et un enterrement, Le journal de Bridget Jones, Coup de foudre à Nothing Hill ou encore Love Actually. Il a convaincu l’actrice oscarisée Emma Thompson, le pianiste rock Brian Eno, ou encore l’humoriste Stephen Fry d’écrire aux banques, HSBC, Barclays, Santander, NatWest et la Loyds pour leur demander "de mettre fin au financement de l’extraction d’énergie fossile."
L’opération s’appelle "Make my money matter", faire que mon argent compte, le but étant, en plus d’interpeller les banques, d’impliquer le grand public, les clients des établissements financiers, eux dont l’argent est utilisé pour financer des projets polluants. La lettre explique que si l’on veut vraiment limiter le dérèglement climatique et ne pas dépasser la limite des 1,5°C de réchauffement, d’après les recommandations de l’AIE, l’Agence internationale à l’énergie, il faut renoncer à tout projet d’extraction de pétrole, charbon et gaz. Or, ces dernières années, de 2016 à 2021, les cinq plus grandes banques britanniques ont injecté 368 milliards de dollars dans des projets fossiles.
"Les banques ne doivent plus financer la destruction de la planète"
Richard Curtis, réalisateur-producteurau quotidien The Times
"Ces projets ont besoin des banques, explique le texte, mais les banques, elles, ont besoin de nous en tant que clients, on peut donc faire pression", notamment en menaçant de changer d’établissement, "les banques ne doivent plus financer la destruction de la planète". Ce n’est pas la première fois que Richard Curtis s’engage : il a déjà monté des spectacles d’humoristes pour récolter des fonds contre la pauvreté, il a organisé un concert, le Live 8 avec Bob Geldof pour interpeller les dirigeants du G8 sur la famine dans la corne de l’Afrique.
Il a aussi soutenu la taxe Robin des Bois, l’idée de prélever 0,05% du profit annuel des banques pour le réinjecter dans le financement de projets permettant de lutter contre le changement climatique. "Là, ce que j’espère, c’est que cette coalition de chanteurs, acteurs, célébrités que nous sommes bouge un peu les banques et les dissuade de mettre le feu au monde."
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