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Elisa Rojas, une avocate-activiste en fauteuil roulant à la une de Marie-Claire

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, Marie-Claire sort un numéro spécial, avec huit couvertures différentes pour "Huit visages de l’espoir". Et la plus retentissante est sans conteste celle où pose Elisa Rojas, dans son fauteuil roulant. Une première largement saluée sur les réseaux sociaux.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Elisa Rojas (à droite), avocate au barreau de Paris, lors d'une conférence sur la place des femmes dans l'espace public et intérrogée par une journaliste Lauren Bastide (à gauche), le 11 octobre 2018. (GAEL DUPRET / MAXPPP)

Pour célébrer la journée internationale des droits des femmes, qui se tient le lundi 8 mars, l’hebdomadaire Marie-Claire propose un numéro spécial : huit couvertures différentes, avec huit femmes, "Huit visages de l’espoir". Et la couverture qui fait le plus parler d’elle, celle qui est saluée, applaudie, fêtée sur Twitter et Instagram depuis jeudi, c’est celle où pose l’avocate Elisa Rojas, dans son fauteuil roulant. Parce qu’on n’en voit pas souvent, pour ne pas dire jamais, des femmes en fauteuil roulant en une des magazines, et encore moins des magazines féminins. Et c’est ce qui fait de cette couverture une petite victoire dans la grande bataille de la représentation, surtout pour celle qui a fait de la lutte contre les discriminations sa priorité.

Elisa Rojas est née au Chili il y a 41 ans, avant que se parents ne la fassent embarquer pour le Finistère à deux ans et demi, dans l’espoir de lui offrir des soins adaptés, son corps ayant développé une maladie génétique qui bloque sa croissance et fragilise les os. Sur les conseils d’un médecin, elle est donc placée en établissement spécialisé, uniquement entourée d’enfants également en situation de handicap. Une expérience qui la marque à vie et qui fonde la détermination militante qu’elle affiche aujourd’hui.

En lutte contre le validisme

Elisa Rojas est avocate au barreau de Paris, spécialiste du droit du travail, mais elle est aussi activiste, elle a créé le Collectif lutte et handicap pour l’égalité et l’émancipation. Tout est dans l’intitulé : en finir avec le qualificatif  "invalide", et son pendant "valide" qui impose une norme, le validisme, qui définit ce qui est censé être normal, ce qui ne le serait pas, et qui par conséquent discrimine, exclut, sépare. Elisa Rojas se bat par exemple pour la possibilité pour les personnes handicapées de vivre chez soi, dans sa maison, dans son quartier, plutôt que dans des établissements spécialisés. La possibilité de s’impliquer vraiment dans la vie citoyenne. Pour que le pouvoir ne reste pas toujours aux mains des mêmes. Pour qu’on ne décide pas à sa place.

Elisa Rojas bouillonne. En plus de tout ça, elle a aussi écrit un livre  Mister T et Moi , paru en novembre dernier et qui raconte une histoire d’amour, impossible, fantasmée par une femme en fauteuil roulant vis-à-vis d’un de ses amis, homme sur ses deux jambes, parfaitement dans la norme. Un roman qui décrit très bien les aspirations de l’héroïne, qui n’est autre qu’elle-même : indépendance, dignité, le droit au meilleur, parce qu’elle a toute sa vie à vivre, tout simplement.

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