COP27 : l’activiste Kenyane Elizabeth Wathuti demande aux chefs d’Etats "d’ouvrir les yeux" et de viser la justice climatique
Avant de s’exprimer à la conférence climat qui se tient en Egypte, elle publie une lettre ouverte dans le quotidien "The Independent" pour rappeler que les milliards promis pour aider les pays du Sud face au réchauffement n’ont toujours pas été versés.
"Les dirigeants mondiaux doivent montrer que les vies des gens leur tiennent à cœur". La phrase parait simple, et en même temps, on ne peut pas faire plus pragmatique, plus réaliste, plus mature. Elizabeth Wathuti, écologiste kenyane de 27 ans, veut convaincre ceux qui ont le pouvoir de l’utiliser pour préserver ce qui peut encore l’être. Sur cette planète où ceux qui polluent le moins paient le prix le plus fort en matière de catastrophe climatique, elle plaide comme l’a dit le secrétaire général de l’ONU hier pour que l’on "choisisse la solidarité" plutôt que le suicide collectif. Et Liz Wathuti n’a pas attendu la COP27 pour le dire.
Née au pied du mont Kenya, dans une région forestière, elle a planté son premier arbre à 7 ans, créé un club environnemental de collégiens à 12, fondé son association de reforestation Green Generation à 20. Et l’an passé, à la COP 26 en Ecosse, son discours a fait taire la salle remplie de chefs d’Etat : "j’ai longuement réfléchi aux mots qui peuvent vous émouvoir, avait-elle lancé, mais je pense que vous ne pourrez être touchés que si vous ouvrez vos cœurs (…) c’est vous seuls qui détenez la volonté d’agir."
"Le Nord et le Sud doivent se donner la main"
Son discours a été vu des millions de fois, elle a été nommée parmi les personnes les plus influentes par le magazine Time, l’ONU l’a nommée Youth Champion. Mais ça n’est pas exactement ce qu’elle souhaitait. Liz Wathuti voulait de l’action, et elle désespère de constater que les promesses de justice climatique ne sont pas tenues. D’après un rapport publié mardi 8 novembre, 2 000 milliards de dollars par an sont nécessaires pour aider les pays émergents, or les 100 milliards que les pays riches s’étaient engagés à verser chaque année ne sont toujours pas là.
Pourtant l’urgence est connue. Liz Wathuti décrit dans The Independent la sécheresse sans fin au Kenya, les semis des agriculteurs qui ne poussent pas, le bétail qui meurt faute de pâturages, les carcasses jonchant les routes, la faim qui touche 50 millions de personnes dans la corne de l’Afrique. Elle dit aussi, qu’au-delà des réparations, le vrai défi, ce sera de se projeter dans le futur, pas simplement de constater les dégâts une fois par an mais travailler à restaurer, régénérer la terre, "le Nord et le Sud doivent se donner la main".
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