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Pourquoi Emmanuel Macron ne parvient-il pas à créer un parti puissant derrière lui ?

Pourquoi est-ce si difficile d’organiser le parti macroniste Renaissance ? L’enjeu de l’après Macron est déjà dans toutes les têtes de la majorité. L'édito politique de Renaud Dély.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron à Cotonou (Bénin) le 27 juillet 2022. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Emmanuel Macron réunit mercredi 31 août, à l’Elysée, le futur état-major du parti Renaissance. Une nouvelle tentative d’organiser la principale formation de la majorité.

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"Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage", vous connaissez l’adage. Et c’est un peu l’histoire de la structuration des marcheurs depuis que leur mentor est entré à l’Elysée en 2017. Christophe Castaner s’y était collé le premier, Stanislas Guérini lui a succédé, mais depuis cinq ans, rien n’y fait : le parti souffre d’un triple déficit de leadership, d’organisation et même d’identité.

C’est toujours difficile de faire vivre la principale formation d’une majorité : comment exister sans contester l’exécutif ? Mais pour les marcheurs, c’est encore plus compliqué car, au fond, qu’est-ce le macronisme ? On le voit à l’oeuvre au gouvernement, c’est un pragmatisme un peu attrape-tout, souvent libéral, parfois dirigiste, mais sur le plan doctrinal, ça reste un mystère. C’est donc l’un des très proches d’Emmanuel Macron qui va se charger de le définir à la tête de Renaissance, le chef de file des eurodéputés Renaissance, Stéphane Séjourné.

Seul aux manettes

Et cette fois-ci, il y a urgence parce que le contexte n’est pus le même: Emmanuel Macron n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée. Et il ne pourra prétendre à un troisième mandat en 2027. Et ça, ça change tout ! Parce que pour beaucoup, au sein même de la majorité, l’après-Macron a commencé le 24 avril, au soir de sa réélection.

Le président a fait mine de s’en amuser lundi soir en recevant à l’Elysée les ex-députés marcheurs battus aux législatives. "D’aucuns pensent déjà aux présidentielles", a-t-il glissé. Et c’est sans doute pour ça qu’Emmanuel Macron veut les impliquer tous ou presque au sein du parti. Bruno Le Maire, qui devrait prendre en charge le pôle "idées", Gérald Darmanin qui va s’occuper de la formation des élus, et tous les autres ténors... Tous, sauf un : Edouard Philippe, évidemment, qui s‘est doté de sa propre boutique, Horizons et que l’Elysée surveille du coin de l’oeil.  
C’est pour cela qu’Emmanuel Macron pilote lui-même directement cette réorganisation de la majorité. Il sait ce qu’il en a coûté à ses deux prédécesseurs réélus de lâcher la bride au parti. Dès 1988, le PS avait désavoué François Mitterrand en se choisissant Pierre Mauroy comme nouveau chef plutôt que Laurent Fabius. Et dès 2003, Nicolas Sarkozy défiait haut et fort Jacques Chirac en répétant qu’il pensait à la présidentielle et "pas seulement en se rasant". Et puis Emmanuel Macron se souvient aussi que celui qui avait promis de ne pas recevoir les éléphants de son parti à l’Elysée, François Hollande, a subi la révolte des "frondeurs" qui l’avait même empêché de se représenter. 

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