"Emmanuel Macron prend les choses en main" : dans les coulisses de la rentrée politique du gouvernement
Depuis son retour de vacances, le chef d'État enchaîne les rencontres et réunions ministérielles... quand il n'est pas occcupé à dessiner l'architecture de son nouveau parti. Ce mercredi, il va dresser la stratégie des prochains mois, avec le difficile défi de concilier urgence climatique, sobriété énergétique et défense du pouvoir d'achat.
C'est une rentrée en boulet de canon pour Emmanuel Macron. Le chef de l'État est sur tout les fronts : "Il prend les choses en main", confie un proche du président. Deux jours après avoir reçu les défaits de son camp aux élections législatives, le président convoque, mercredi 31 août, le gouvernement au grand complet pour un conseil des ministres, suivi d'un séminaire de rentrée et l'intervention de la climatologue Valérie Masson-Delmotte. Le président souhaite lancer un appel à la mobilisation générale autour des urgences du moment : écologie et énergie. L'éxécutif estime que l'été, entre incendies, sécheresse historique et intempéries, a servi de prise de conscience.
Le chef de l'État, qui se comparait le 14 juillet à Vulcain, le Dieu du feu, des volcans et de la forge, se penche dans la même soirée sur la naissance de Renaissance. Sans majorité absolue à l'Assemblée nationale, il mise sur un nouveau mouvement politique, lui qui revendique pourtant avoir accédé au pouvoir en dehors des partis. "C'est une façon de dire qu'il faut toujours être en campagne, c'est ça son message", justifie un parlementaire. Traduction : Emmanuel Macron se laisse toutes les chances de l'emporter dans le scénario fantasmé, ou pas, d'une dissolution.
Renaissance, parti de la rupture et de la succession
Renaissance est amené à remplacer La République en Marche, utilisé comme navire amiral pendant la campagne présidentielle de 2017 mais qui n'a depuis jamais réussi à trouver un ancrage local. Le nouveau parti va être dirigé par Stéphane Séjourné, un ancien conseiller d'Emmanuel Macron aujourd'hui député européen, avec un mode de fonctionnement et tous les attributs du parti à l'ancienne. "C'est une rupture franche", assume un des architectes de la transformation, qui reproche à LREM de ne pas avoir su "amener suffisamment d'idées dans le débat public".
Derrière ce nouveau parti se cache aussi la question de l'héritage d'Emmanuel Macron, alors que se dessinent déjà les prémices d'une guerre de successions. "Il faut mettre tout le monde d'accord et faire émerger de ce parti un présidentiable pour l'après-Macron", tranche un cadre. Lancement officiel du parti Renaissance, le samedi 17 septembre à Paris.
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