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Plan d'économies : en attendant le vote, les députés PS sont pris en tenaille

INFORMATION FRANCE INFO | C'est un vrai branle-bas de combat général qui se met en place à la tête du gouvernement et de la majorité pour sauver la face mardi prochain lors du vote du plan d'économies. Manuel Valls doit recevoir une délégation de députés emmenés par leur patron à l'Assemblée nationale, Bruno Leroux, lundi matin à Matignon. Mais entre le Premier ministre, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis et Bruno Leroux, les députés ne savent plus où donner de la tête.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (©)

Le but c'est d'éviter la contagion. Pour l'instant, les frondeurs ne seraient qu'une vingtaine. Il y a déjà trois députés socialistes
qui ont clairement dit qu'il ne voteraient pas le texte, mais la vague pourrait
s'amplifier d'ici à mardi.

Alors il y a une vraie
contre-offensive qui s'organise au plus haut sommet de
l'État. Et c'est Manuel Valls qui est à la
manouevre. Le Premier ministre n'arrête pas. Il va profiter des quelques jours qui
lui restent avant mardi pour convaincre. Il a déjà annoncé une mesure
"forte" pour les retraites modestes, d'autres annonces vont
suivre. Probablement durant le week-end, Manuel
Valls pourrait répondre à une interview dimanche en rentrant de
Rome. Il doit aussi recevoir une
délégation de députés emmenés par Bruno Leroux lundi matin à
Matignon.

Ensuite et bien le Premier ministre fera le
discours d'introduction d'une autre réunion avec les préfets  et avec
plusieurs ministres. Le but est de les mobiliser sur la mise en œuvre du pacte de
responsabilité qui est le pendant du plan d'économies de 50 milliards.

Il y a les annonces, les
arguments et les
menaces

Une responsable
socialiste le confiait à France Info. Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis ne sont  pas des enfants de chœur. En clair, il y aura des sanctions
pour ceux qui ne voteront pas le plan d'économies. D'ailleurs
Bruno Leroux l'a dit, le chef de file des députés socialistes a prévenu ses
camarades qu'il n'y a "pas de vote sans
conséquences
".

Certains auront sans
doute à s'expliquer, ils pourraient même être exclus. C'est peut être la
position qui sera adoptée par le bureau national, qui est l'instance de
direction du PS. Un bureau
extraordinaire est prévu lundi soir, à la veille du vote et il pourrait très
bien décider de sanctionner les frondeurs. Le patron du PS a en
tout cas clairement dit que les députés devraient suivre la décision qui sera
prise ce soir là par la direction.

Pour
l'instant, donc, une vingtaine de députés socialistes pourraient ne pas voter le
plan d'économies et les autres ? Les écologistes, les
radicaux ? Du coté de ces derniers, c'est à peu près clair, le président du parti, Jean-Michel Baylet les a appelés
à voter pour. Mais une minorité pourrait
ne pas suivre la consigne. Chez les Verts pour
l'instant on ne sait pas. Ils laissent planer le doute,
donnent rendez-vous mardi à 13h après leur réunion de groupe, ça sera juste avant le
vote. Certains comme le co-président du groupe
Francois de Rugy veulent carrément voter contre.

Manuel Valls pourra
compter sur quelques UMP

C'est ce que le Premier ministre veut éviter, ce
n'est pas bon pour son image. Il a déjà l'étiquette "socialiste
de droite". Mais cela va l'aider quand
même. Alors pour l'instant, ils ne sont
que deux à avoir annoncé qu'ils ne voteront pas contre le plan, il s'agit du
fillonniste jérome Chartier et l'ancien sarkozyste Frédéric Lefebvre. La baisse des charges des
entreprises et la baisse de la dépenses publique l'UMP ne demande pas
mieux

Premier exercice
périlleux donc pour Valls, de convaincre avec fermeté et douceur sa
majorité Comme le dit
François Hollande, "la majorité il faut la travailler, la conduire et  la respecter ". Pour l'instant, Manuel
Valls est surtout en train de la travailler, mais la méthode déjà a
changé. Ce que note avec
plaisir, un député socialiste : au moins, là c'est organisé, on sent qu'il y a
du monde aux commandes.

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