La germanophobie serait-elle de retour en France?

L'homme par qui le scandale arrive s'appelle Arnaud Montebourg. Sur LCP et France Info, le 3e homme de la primaire socialiste met le feu aux poudres en milieu de semaine en plaidant en faveur d'une confrontation dure avec la chancelière allemande, et voit carrément ressurgir les casques à pointe derrière la ligne bleue des Vosges.

C'était il y a 48 heures. La semaine dernière, un autre socialiste, le député Jean-Marie Le Guen, creusait la même tranchée, pardon le même sillon... comparant Nicolas Sarkozy à Daladier se rendant à Munich en 1938. Pendant ce temps, à l'extrême droite, Marine Le Pen s'empresse de filer la métaphore.. son mot-clé à elle : la "schlague", un sévice corporel infligé autrefois dans les armées allemandes.

Le Pen-Montebourg, même combat, s'emporte l'écologiste Daniel Cohn-Bendit, eurodéputé de nationalité allemande. Pour lui Montebourg fait du Front national de gauche.

• A gauche, justement? Arnaud Montebourg se retrouve bien seul?

Même jean-Luc Mélenchon, spécialiste de la provocation, y va de sa remontrance. Le patron du parti de gauche, en meeting hier soir à Bordeaux, a refusé qu'on parle "des Allemands en les réduisant à madame Merkel ou en faisant comme si elle était Hithler ou Bismarck".

Les plus gênés sont encore les socialistes qui fustigent des propos "excessifs et factuellement faux", une "surenchère verbale contre-productive", voire "une ineptie" mais la droite s'est déjà engouffrée dans la brèche à l'image du ministre des Affaires européennes Jean Leonetti, sur France Inter.

• "Germanophobie", le mot est lâché..

Un mot repris cet après-midi par le ministre des affaires étrangères Alain Juppé.. pour qui les socialistes "prennent le risque de ressusciter en France les vieux démons de la germanophobie". "Halte au feu", répond le socialiste Jean-Marc Ayrault, conseiller spécial de Hollande et germanophile reconnu.

Voilà Arnaud Montebourg remis à sa place.. quoi qu'officiellement, la mise au point ne s'adresse pas à lui, mais à la droite..
Il n'empêche.. l'intervention de Jean-Marc Ayrault, comme celle de apparaît comme un recadrage.. à l'image de celle de Pierre Moscovici directeur de campagne de françois hollande.. pour qui  "La gauche ne doit, en aucune façon, ranimer des relents et des sentiments anti-allemands". Précision utile, à deux jours d'une visite du candidat socialiste au congrès du SPD à Berlin.