Fin de vie : Emmanuel Macron à la recherche de l’issue la plus consensuelle possible
Ce sont des concluions très claires : les trois quarts des 184 citoyens membres de cette Convention citoyenne sur la fin de vie se prononcent en faveur de l’instauration d’une aide active à mourir, suicide assisté ou euthanasie.
Reste que le chef de l’Etat n’est pas contraint de suivre cet avis. Il ne dévoilera d’ailleurs pas sa position personnelle dès aujourd’hui. Emmanuel Macron devrait louer la qualité de ces travaux et indiquer qu’il souhaite que le débat se poursuive dans la société. Enclencher ce que l’Elysée appelle un "acte 2". Avec l’espoir de trouver l’issue la plus consensuelle possible.
Mais sait-on de quel côté penche Emmanuel Macron ?
Depuis six ans, sur ce sujet, le chef de l’Etat a beaucoup varié. Il s’était d’abord dit favorable à l’euthanasie. Emmanuel Macron avait envoyé des signaux favorables aux associations et personnalités qui militent en faveur du droit à mourir dans la dignité. La comédienne Line Renaud assurait même l’avoir convaincu. Et puis ces derniers mois, Emmanuel Macron a semblé moins allant, il a hésité et beaucoup consulté les représentants des religions tous farouchement hostiles à une évolution de la loi. Et puis, avant de l’envisager, l’exécutif veut présenter, avant l’été, un plan ambitieux, une "stratégie décennale", pour le développement des soins palliatifs et assurer légal accès des patients sur tout le territoire.
On peut toutefois difficilement imaginer un statu quo législatif sur la fin de vie. Au bout de quatre mois de travail assidu, une écrasante majorité de la convention s’est dégagée en faveur d’une aide active à mourir. Les conventionnels mettent en garde l’exécutif : "Il est temps que la parole citoyenne soit pleinement entendue et prise en compte". Et dans tous les sondages, une nette majorité de l’opinion penche dans le même sens.
Alors qu’Emmanuel Macron tente d’imposer sa réforme des retraites contre une majorité de Français, il serait quand même assez étonnant qu’il s’applique en plus à refuser toute évolution législative sur la fin de vie souhaitée par cette même majorité. Sauf à vouloir pratiquer une sorte d’acharnement thérapeutique pour prendre l’opinion à rebrousse-poil…
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