Élections européennes : une liste en préparation pourrait bien jouer les trouble-fête

Une liste "ruralité" aux européennes... L’hypothèse prend de plus en plus forme. Elle sera dévoilée le 6 décembre et, selon nos informations, elle a déjà un nom : L’alliance rurale.
Article rédigé par franceinfo - Benjamin Sportouch
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Le lobbyiste Thierry Coste, à la manœuvre pour créer un futur parti de la ruralité pour les éections européennes (Photo d'illustration du 22 mars 2022). (STEPHANE DE SAKUTIN / POOL)

C’est un lobbyiste qui est à la manœuvre, Thierry Coste, un ami de Willy Schraen, le président de la fédération nationale des chasseurs qui se verrait bien tête de liste. Mais c’est davantage une personnalité fédératrice qui est recherchée, qui ne serait pas étiquetée uniquement chasse. Ainsi, toujours selon nos informations, Christiane Lambert, l’ancienne patronne de la FNSEA, le plus gros syndicat agricole, a été sollicitée à maintes reprises mais à chaque fois elle a répondu par la négative. 

Ce genre de listes, on en a vu d’autres germer en Europe, en particulier aux Pays-Bas où la percée du BBB, le Mouvement agriculteur-citoyen est spectaculaire. En mars dernier, il a remporté les élections provinciales. Et le BBB, à la fois rural et eurosceptique, est donné favori pour les élections législatives dans quelques semaines.

Contre "l'écologie punitive" et les "normes européennes qui compliquent la vie"

Alors, même s’ils affirment qu’ils n’ont pour l’instant aucune ambition dans une élection nationale, Thierry Coste et ses amis ne cachent pas que leur modèle est calqué sur celui du BBB hollandais avec le même crédo : réconcilier les ruraux et les citadins contre "l'écologie punitive" et les "normes européennes qui compliquent la vie", un mouvement à l’opposé des écolos donc. Et L’alliance rurale affiche tout de même un objectif : entre 5 et 10% des voix, ce qui serait une prouesse pour un nouveau mouvement et qui pourrait ébranler les partis traditionnels.

Le nouveau mouvement se situerait plus à droite qu’à gauche même si ses initiateurs jurent qu’il est transpartisan et qu’il vise autant des électeurs de tous bords. Mais dans les faits, il pourrait surtout faire du tort au Rassemblement National et aux Républicains, ce qui ferait les affaires des marcheurs et du président de la République, aujourd’hui deuxième dans les sondages derrière le RN. D'ailleurs, si on en croit notre lobbyiste Thierry Coste, quand il en a parlé à Emmanuel Macron en avril dernier, le chef de l’État aurait accueilli très positivement cette initiative et aurait même demandé à en être tenu au courant. Mais l’Élysée tient à relativiser : "Certains se prévalent d’un soutien qu’ils n’ont pas." 

Reste que l’alliance rurale pourrait aspirer des voix du côté du RN aujourd’hui en tête des intentions de vote pour ces européennes. Prudence tout de même. En politique, il est arrivé plus d’une fois que les électeurs fassent mentir les raisonnements de papier.

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