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Édito
Réforme des retraites : ces précautions prises par le gouvernement pour éviter l’enlisement
C'est l’autre front qui menace le gouvernement. D’un côté, il y a la rue, des grèves programmées dans plusieurs secteurs, les transports, l’énergie, et la journée de mobilisation de mardi. Et puis de l’autre, il y a donc le Parlement où la bataille s’annonce bouillante. L’échauffement commence ce lundi avec le travail en commission autour d’un texte déjà alourdi de plus de 7 000 amendements.
Et puis, le match, proprement dit, débutera le lundi suivant, le 6 février, avec le débat dans l’hémicycle. Du côté des opposants au texte, la stratégie est claire, gagner du temps pour essayer de faire la jonction entre la contestation dans la rue et l’opposition au Palais-Bourbon.
Ambiance au sein de l’hémicycle
Mais le gouvernement a pris quelques précautions pour éviter l’enlisement. Élisabeth Borne a inscrit la discussion de ce texte, qui prend la forme d’un projet de loi rectificatif de la Sécurité sociale, dans le cadre de l’article 47-1 de la Constitution. Cette procédure limite les débats à 50 jours au maximum, dont 20 à l’Assemblée. Et elle a contraint les Insoumis à revoir leur stratégie. Ils rêvaient de tout bloquer jusqu’au bout en déposant 75 000 amendements ! Sauf que si l’examen du texte ne va pas à son terme, c’est la version initiale, celle du gouvernement, qui s’impose, sans aucune modification. Les Insoumis ont donc réduit la voilure pour trouver le temps de débattre de l’article 7 du projet de loi qui porte sur le report de l’âge légal de départ en retraite.
Sauf que les députés de la majorité, aussi, ont déposé des amendements. Certains députés Renaissance veulent améliorer la situation des femmes ou celle des carrières longues. Sans compter la vingtaine d’amendements du Modem qui se préoccupent des carrières hachées ou de l’emploi des seniors. Ou les réticences de la poignée d’élus du mouvement En Commun qui n’entendent pas voter la réforme en l’état.
Au fond, plus que l’opposition systématique de la Nupes, ce sont les éventuelles défaillances dans les rangs de la majorité qui inquiètent l’exécutif. Avec la crainte que des manifestations et des grèves puissantes et durables n’accroissent la fébrilité des troupes. Car l’ambiance au sein de l’hémicycle dépendra aussi largement de celle qui régnera dans la rue.
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