Édito
Paris 2024 : d'Emmanuel Macron à Anne Hidalgo, ces politiques qui misent beaucoup sur les Jeux

Cent ans après les derniers JO d'été en France et à 79 jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris, la flamme olympique débarque mercredi à Marseille. Derrière ce symbole, la réussite ou non des Jeux décidera de l'avenir de plusieurs responsables politiques.
Article rédigé par Benjamin Sportouch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La maire de Paris Anne Hidalgo (à droite) s'entretient avec le président français Emmanuel Macron (à gauche), à côté du président du Comité d'organisation de Paris des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 Tony Estanguet (au centre), lors de l'inauguration du village olympique de Paris 2024 à Saint -Denis, nord de Paris, le 29 février 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL)

Emmanuel Macron est à Marseille, mercredi 8 mai, pour l’arrivée de la flamme olympique. Les JO sont aussi un enjeu politique. Le chef de l’État joue gros avec ces JO, son entourage le répète depuis longtemps. Emmanuel Macron espère une réussite sur toute la ligne pour voir sa cote remonter chez les Français. Il mouille donc la chemise dans tous les sens du terme. Il s’est même dit prêt à se baigner dans la Seine, censée être assainie pour les compétitions de natation. 

A contrario, si des grèves ou des incidents, plus ou moins graves, venaient à gâcher la fête, le président pourrait en être tenu pour responsable, à la hauteur de son implication. Et le podium se transformerait en bûcher des vanités. 


Il n’est pas le seul à miser politiquement, électoralement sur ces jeux. Il est possible d'appartenir à un camp différent et avoir des intérêts convergents. La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse espère en profiter pour tenter de faire oublier ou au moins relativiser sa disqualification à la dernière présidentielle et pourquoi pas se relancer. L’enjeu olympique est encore plus crucial pour la maire de Paris Anne Hidalgo. Anne Hidalgo n’a pas encore dit si elle était candidate à un troisième mandat. La réussite ou pas de Paris 2024 décidera donc pour partie du casting de Paris 2026, la prochaine municipale.

Des oppositions assez critiques

Toute la gauche n'est pas à l’unisson de cet enthousiasme olympique. Les Verts, y compris parisiens, regardent tout cela avec circonspection. Même si une immense majorité des installations était déjà existante, ils voient dans ces jeux une débauche de moyens pas très écolo-compatibles. Ils attendent donc au tournant les promoteurs de ces JO et notamment Anne Hidalgo. De mauvais Jeux et ils s’en serviraient comme tremplin pour 2026 voire 2027. Les Insoumis sont pour leur part a minima méfiants pour ne pas dire hostiles. Dès l’annonce en 2015 de la candidature de Paris, Jean-Luc Mélenchon avait critiqué des “dépenses inutiles”. Et sa garde rapprochée n’attend pas la fin des festivités pour faire les comptes. Comme le révélait le Parisien et nous en avons eu confirmation, des députés insoumis emmenés par Aurélie Trouvé de Seine-Saint-Denis ont déjà démarré une sorte d’audit du budget des JO pour en désigner les “profiteurs” et les grands perdants. 

Enfin concernant le Rassemblement national, là c'est très simple: les dirigeants jugeront sur pièce. Mais les critiques acerbes de Marine Le Pen sur la venue d’Aya Nakamura ou sur l’affiche officielle ont donné le la: la future candidate à la présidentielle ne laissera rien passer qui pourrait lui servir dans les urnes. Derrière les Jeux, vous l’aurez compris, se dessine une compétition politique. Avec pour médailles des ambitions partisanes ou personnelles. 
 

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