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Édito
Marlène Schiappa peut-elle encore rester au gouvernement ?
La pression monte autour de Marlène Schiappa. Mardi 13 juin, les députés de la France Insoumise ont réclamé haut et fort sa démission lors de la séance de questions au gouvernement. Le préfet Christian Gravel, qui pilotait l’attribution des subventions, a déjà quitté son poste. Et Marlène Schiappa, qui était chargée de la Citoyenneté lors de la création de ce fonds après l’assassinat de Samuel Paty, va donc devoir s’expliquer. D’abord mercredi matin devant les sénateurs. Puis sans doute devant la justice puisqu’une information judiciaire notamment pour détournement de fonds publics et abus de confiance, a été ouverte par le parquet national financier.
Mais paradoxalement, les virulentes attaques de la France insoumise peuvent aussi conforter, pour un temps, sa place au gouvernement. Parce que derrière l’affaire judiciaire, il y a aussi un affrontement politique sans pitié. Si tous les ténors des Insoumis montent au créneau pour exiger sa démission, c’est aussi pour se venger des accusations dont ils ont été l’objet.
La secrétaire d'Etat confortée, mais pour combien de temps ?
En première ligne pour défendre la laïcité, Marlène Schiappa a souvent dénoncé la complaisance de Jean-Luc Mélenchon et de ses fidèles pour la montée du communautarisme et de l’islamisme. Il y a de la revanche dans l’air. Lâcher la secrétaire d’Etat en ce moment, ce serait un lourd aveu de faiblesse pour l’exécutif. Élisabeth Borne l’a conforté publiquement dimanche. Mais pour un temps.
Sa situation pourrait donc changer, selon l’enquête et si sa situation judiciaire évolue, bien sûr. Rappelons qu’elle n’est pour l’heure pas même mise en examen. Et puis tout va dépendre d’Emmanuel Macron. À l’Élysée, on a longtemps considéré Marlène Schiappa comme l’une des rares à prendre la lumière et à faire vraiment de la politique au sein d’une équipe de technos, plutôt terne.
Sauf qu’à force de courir les médias et de rechercher le buzz, par exemple avec une tonitruante interview à Playboy, elle a fini par susciter pas mal d’inimitiés. Si la rumeur d’un remaniement se concrétise dans quelques semaines, l’exécutif pourrait être tenté d’exfiltrer au cœur de l’été un électron libre devenu plutôt gênant.
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