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Édito
Immigration contrôlée, référendums gaulliens et éducation... Pour sa rentrée, Emmanuel Macron choisit un triptyque de droite

C'est dans une longue interview au "Point" qu'Emmanuel Macron a détaillé sa feuille de route pour la rentrée.
Article rédigé par Agathe Lambret, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron à Bormes-les-Mimosas le 17 août 2023. (CHRISTOPHE SIMON / POOL)

Dans une interview fleuve au magazine Le Point, Emmanuel Macron tente de reprendre la main. Il y dévoile notamment son "initiative politique d'ampleur" pour sortir de l’impasse. Et la réponse du président est un triptyque marqué à droite : immigration, référendum, éducation.

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Sur l'immigration, déjà, le président veut se montrer intraitable, deux mois après les violences qui ont secoué le pays. "Nous devons réduire significativement l'immigration, en particulier illégale", explique le chef de l’Etat, qui dit avoir "une obligation de résultat". Un ton ferme pour renvoyer un semblant de maîtrise à propos d’un sujet sur lequel Emmanuel Macron n’a jamais eu de ligne claire, et où il est régulièrement accusé d’impuissance par ses opposants. Mais si le ton qui se durcit, ce qui marque pour l’instant, c’est surtout l’absence de voie de passage : le gouvernement n'a pour l'instant pas de majorité pour voter un texte promis depuis des mois.

Le référendum, une conversion aussi soudaine que forcée

Cette interview, c'est aussi l'annonce d'une conversion soudaine à un outil gaulliste par excellence : le référendum. "Je compte bien y avoir recours", assure-t-il. S'il a maintes fois caressé l’idée, promis vaguement des projets sans jamais aller au bout, il aurait pourtant pu le faire, sur la réforme des retraites par exemple. Il lui a préféré le 49.3.

Mais le référendum revient en grâce. Il se trouve que nécessité fait parfois loi, car Emmanuel Macron cherche en vain à sortir de sa voie sans issue et le référendum pourrait être l’instrument de sa relance. Une nouveauté dans l'air du temps qu'il pourrait actionner sur des sujets sur lesquels le président n’a pas de religion, et qui sont difficiles à trancher.

Emmanuel Macron maudissait peut-être la démocratie directe, mais 6 ans après, il semble prêt à céder un tout petit peu de son pouvoir, à la recherche de la grandeur gaullienne perdue, et d’un nouveau souffle pour avancer.

Agathe Lambret, éditorialiste politique

à franceinfo

 

Sur l’éducation, un interventionnisme assumé

L’éducation est son "domaine réservé", dit le président, une autre référence gaullienne, mais qui ne se partage pas. Le président veut faire de l'éducation son sujet, lui qui n’a jamais trouvé l’équivalent de son aisance à l'international sur la scène intérieure. L’école est devenue un sujet régalien, explique le président, qui dit vouloir rompre avec le "pédagogisme" et enseigner l’histoire de façon chronologique.

Le ministre, c’est lui. Le professeur, c’est lui. Le parent, c’est lui. Jamais un président ne s’était engagé à ce point dans ce domaine. Mais en cette période de troubles et de perte de repères, le chef de l’Etat fait le pari de l’éducation en espérant, au-delà de subsister ces quatre prochaines années, peut-être, laisser une trace dans l’histoire.

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