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Édito
Face à la menace d'attentat, l'exécutif tente de restaurer un semblant d'unité nationale
Quatre jours après l’attentat de Moscou, la France est de nouveau, mardi 26 mars, en état d’alerte maximale face à la menace terroriste. Branle-bas de combat au gouvernement. L’exécutif a relevé le plan Vigipirate à son niveau le plus élevé, "urgence attentat", et Gérald Darmanin s’est invité lundi soir au 20 heures de France 2 pour évoquer une "menace très élevée" qui "touche toute l’Europe et tout l’Occident". Le ministre de l’Intérieur a même assuré que les services de sécurité déjouaient un attentat tous les deux mois, "on n’en a jamais déjoué autant en France", a-t-il assuré, les deux dernières tentatives remontant au 10 janvier et au 5 mars.
Une intervention en forme de point d’orgue d’une journée où le gouvernement a communiqué tous azimuts. Le Premier ministre Gabriel Attal a évoqué le déploiement de moyens exceptionnels, avec "4000 militaires supplémentaires", et une présence renforcée devant tous les lieux sensibles, notamment les écoles. Et depuis la Guyane où il était déplacement Emmanuel Macron a carrément souligné que le groupe jihadiste État islamique au Khorasan, qui a revendiqué le massacre de Moscou, avait "conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre sol".
Des déclarations alarmantes
La menace est réelle bien sûr. Près de 130 établissements scolaires ont été visés par des menaces numériques et des alertes à la bombe ces derniers jours. Le mode opératoire des terroristes à Moscou rappelle les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et en particulier celui du bataclan, avec l’envoi de terroristes venus de l’étranger. "La menace islamiste peut toucher tout le monde à tous moments", a insisté Gérald Darmanin en évoquant le nombre de 14 projets d’attentats déjoués depuis 2020. Le gouvernement veut donc montrer à l’opinion qu’il est aux aguets, particulièrement vigilant, surtout à l’approche des Jeux Olympiques.
L’exécutif veut tenter de rassurer les Français avant le début de cet événement planétaire, mais aussi susciter un semblant d’unité nationale. Dans l’opinion d’abord, et dans le monde politique. Difficile pour les partis d’opposition de polémiquer, de s’opposer au renforcement de Vigipirate, ou de critiquer l’action du ministre de l’Intérieur dans une atmosphère aussi pesante. Bousculée d’un côté par la menace du terrorisme islamiste, et de l’autre par celle de la guerre en Ukraine déclenchée par Vladimir Poutine, jamais sans doute la campagne des élections européennes ne sera déroulée dans un climat aussi anxiogène.
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