:
Édito
Coupe du monde 2022 : Emmanuel Macron confronté à la difficulté de gérer les émotions d’une Nation
Les Bleus, Mbappé mis à part, ont raté leur finale face aux Argentins de Messi ? Personne n’est allé chercher querelle à Didier Deschamps ou n’a critiqué un Giroud ou un Griezmann, transparents sur le terrain. Le tir s’est concentré sur ce chef de l'Etat qui a voulu jouer au super-coach à Doha, essayant de consoler un Kylian Mbappé qui refusait manifestement son soutien ou haranguant des joueurs abattus dans le vestiaire, sourds au discours de combat de ce président parlant dans le vide.
Résultat de l’opération Qatar : les Bleus se sont enfin décrispés, mais seulement à leur retour à Paris lundi soir, sur la terrasse du Crillon face aux milliers de supporters venus les acclamer place de la Concorde... à deux pas de l’Élysée, avec un président absent, trop loin pour partager enfin un peu de cette joie populaire.
Emmanuel Macron victime de sa passion
Trop loin, parce qu’Emmanuel Macron se trouvait à bord du porte-avion Charles-de-Gaulle, tel un président à contretemps, prisonnier de son agenda... Emmanuel Macron s’en est allé en mer Rouge réveillonner avec les soldats français. Les mêmes qui, la veille, avaient suivi avec passion la finale perdue par les Bleus face à l’Argentine. Le chef de l’Etat a eu beau jeu d’exalter son grand projet de service national universel, le message est tombé dans le vide, les Français n’avaient d’yeux que pour cette liesse face à des Bleus meurtris mais valeureux.
Le Président s’est également offert au passage une polémique inutile avec le football français. En prenant position à Doha en faveur d’un maintien de Didier Deschamps à son poste de sélectionneur, Emmanuel Macron a juste enfreint une règle extrêmement stricte de la FIFA qui exige une étanchéité totale entre pouvoir positif et pouvoir sportif. Et a pris le risque au passage de frustrer une partie de l’opinion désireuse de tourner la page en faveur d’un certain Zinédine Zidane.
Emmanuel Macron, vrai passionné de football, avait sans doute parié sur une victoire tricolore devant le monde entier dimanche. Et s’est retrouvé au cœur d’une émotion nationale qu’il aura tenté de gérer, au pire moment, celui de la défaite, et qui finira bien par retomber.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.