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Édito
Attaque du Hamas contre Israël : La crainte d'un risque "d'importation" du conflit israélo-palestinien ressurgit en France
Le gouvernement craint que le conflit en cours au Proche-Orient entraîne des réactions violentes en France et multiplie les précautions. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a convoqué les préfets pour renforcer la sécurité des lieux de culte juifs et des écoles confessionnelles. Les Renseignements généraux font remonter des notes à ce sujet et une cinquantaine d’actes antisémites - des tags, insultes, menaces - ont été recensés ; des faits qui ont donné lieu à 16 interpellations. Le garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti, a diffusé mardi une circulaire à l’intention de procureurs pour leur demander une "réponse pénale ferme et rapide" lors d’"infractions à caractère antisémite", en particulier en cas "d’atteintes à l’intégrité physique de personnes issues de la communauté juive". Il a aussi rappelé que brandir un drapeau du Hamas ou vanter les massacres commis par l’organisation islamiste peut être constitutif du délit d’apologie du terrorisme.
Une partie de la gauche radicale bascule de l’antisionisme à l’antisémitisme
Plusieurs organisations, comme le parti des Indigènes de la République, Révolution permanente, un groupuscule trotskiste, ou encore le NPA de Philippe Poutou, ont applaudi les attentats commis par le Hamas. Des messages qui devraient leur valoir des poursuites pour apologie du terrorisme. Sous couvert de critiquer la politique du gouvernement d’Israël, toute une frange de l’extrême gauche a basculé de l’antisionisme à l’antisémitisme. Elle n’en a pas le monopole. L’extrême droite reste antisémite. Une violente manifestation baptisée "Jour de colère" l’avait par exemple illustrée en 2014. Mais au sein de la gauche radicale, ce discours est devenu tellement obsessionnel qu’il est courant de voir quelques militants brandir des drapeaux palestiniens en marge des manifestations contre la réforme des retraites ou les violences policières.
À chaque regain de tension au Proche-Orient, la crainte ressurgit
Pour ce qui est de l’histoire récente, il faut remonter à la seconde Intifada qui a attisé l’antisémitisme en France, à partir des années 2001-2002. Des synagogues ont été attaquées, des individus agressés, parfois tués. À chaque regain de tension au Proche-Orient, on s’inquiète donc du "risque d’importation du conflit israélo-palestinien", un euphémisme pour dire que les Juifs de France sont menacés. Un refrain devenu presque ordinaire, comme si on s’était habitué à l’insupportable : en France, des enfants juifs sont contraints d’être protégés par la police pour aller à l’école… Parce que juifs.
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