Guerre entre le Hamas et Israël : entre les bombardements et les pénuries de médicaments, le difficile travail des ONG humanitaires à Gaza
Des frappes d'une intensité sans précédent sur Gaza. L'enclave palestinienne, cible de bombardements israéliens, vit au rythme des destructions. Des quartiers entiers sont parfois détruits, alors que l'État hébreu a promis une "vengeance terrible" aux attaques du Hamas où plus de 1 000 Israéliens sont morts, selon les autorités israéliennes mardi 10 octobre. De son côté, le ministère de la Santé palestinien dénombrait plus de 800 morts.
Les hôpitaux de l'enclave palestinienne sont débordés. Des blocs chirurgicaux tournent jour et nuit. Médecins sans frontières (MSF), dont une clinique a été endommagée par une explosion, décrit déjà une situation catastrophique. "On a 200 000 déplacés qui cherchent un peu de sécurité, mais la réalité, c'est que personne n'est en sécurité à Gaza en ce moment, explique Louis Baudoin-Laarman, coordinateur de MSF. Avec les bombardements, les mouvements sont compliqués. C'est difficile d'utiliser les ambulances, car plusieurs d'entre elles ont déjà été touchées par des bombardements."
"Au niveau de notre staff palestinien, on en a au moins cinq qui ont vu leurs maisons endommagées ou complètement détruites. Il y en a plusieurs qui ont perdu des proches déjà, et ce n'est que le début de ce conflit."
Louis Baudoin-Laarman, coordinateur de Médecins sans frontièresà franceinfo
Autre enjeu vital : les pénuries. Les Gazaouis souffrent déjà du manque d'eau, d'électricité, et aussi de fuel dont dépendent les hôpitaux pour faire tourner leurs générateurs et qui va se tarir dans les deux à trois jours. "C'est pareil avec les médicaments, poursuit Louis Baudoin-Laarman, on a des pénuries et nos stocks d'urgences sur place sont limités, c'est-à-dire qu'ils vont se vider assez rapidement si on ne peut pas faire rentrer du matériel médical et des médicaments. En fait, si les choses continuent ainsi, c'est déjà ce qu'on craint le plus. Si les choses se poursuivent comme elles sont maintenant, c'est déjà dramatique."
MSF demande donc au gouvernement israélien, en plus de cesser les bombardements, de laisser passer le matériel médical, l'eau et l'électricité. Et de ne pas traiter toute la population de Gaza comme des combattants. Depuis l'offensive de samedi conduite en Israël par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, la guerre a fait plus de 3 000 morts au total, civils, soldats israéliens et combattants palestiniens.
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