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Édito
Attaque du Hamas contre Israël : l’Union européenne peut-elle réellement peser pour empêcher l’extension du conflit au Proche-Orient ?

L’attaque du Hamas, lancée samedi, a fait des centaines de morts des deux côtés. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a convoqué une réunion d'urgence, mardi, pour évoquer la situation en Israël et à Gaza.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne se réunissent en urgence, mardi 10 octobre, pour évoquer la situation en Israël et à Gaza. (NICOLAS LANDEMARD / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Trois jours après l’attaque, samedi 7 octobre, du Hamas, les combats s’intensifient et Israël continue de riposter en bombardant la bande de Gaza. Dans ce contexte, que peut faire la communauté internationale pour essayer de ramener la paix ?

Pour l’heure, pas grand-chose. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence dès dimanche mais sans être capable d’adopter une résolution commune. Notamment parce que la Russie a refusé de condamner clairement les actions terroristes du Hamas.

L'UE va réexaminer l'aide européenne aux Palestiniens

Mardi 10 octobre, c’est au tour des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne de se retrouver. Certes, l’UE a condamné sans ambiguïté les attaques du Hamas et manifesté sa solidarité avec Israël. Mais l’ordre du jour est assez modeste. Pour le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel, il s’agit d’"évaluer les réponses" que l’UE peut apporter à la situation. La commission de Bruxelles va également réexaminer l’aide européenne aux Palestiniens, 1,2 milliard d’euros entre 2021 et 2024,  pour s’assurer que ces fonds n’ont pas été détournés pour financer les actions terroristes du Hamas. Mais au-delà, l’Union européenne n’a guère d’espoir de peser, dans l’immédiat, sur l’enchaînement des événements.

>> Attaque du Hamas : l'Allemagne, les Etats-Unis, la France, l'Italie et le Royaume-Uni "soutiendront les efforts d'Israël pour se défendre"

Un terrible face-à-face, qui promet de durer, s’est mis en place. L’agression du Hamas a déclenché "une guerre" qui risque d’être "longue et difficile" selon l’expression du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Depuis samedi, Israël a tragiquement pris conscience de sa vulnérabilité et s’engage donc dans une riposte sans pitié pour éliminer le Hamas. Dans ce contexte, les médiations sont, pour l’heure, vouées à l’échec. Et les voix de la communauté internationale qui prônent un cessez-le-feu vont prêcher dans le désert pendant encore un certain temps…

La France entend d’abord conforter une position européenne commune

Pour l’heure, la voix de la France ne va pas peser beaucoup plus. L’Élysée entend d’abord conforter une position européenne commune. Raison pour laquelle Emmanuel Macron et Olaf Scholz se sont accordés avant de s’entretenir lundi soir avec Joe Biden et Rishi Sunak. Mais avant même de voir les nécessaires incantations à la paix se concrétiser, la France a au moins trois autres priorités. D’abord, retrouver la trace de nos 14 ressortissants disparus en Israël, et probablement, pour certains, enlevés par le Hamas. Ensuite, éviter l’extension du conflit dans la région, avec l’implication de certains pays voisins, à commencer par l’Iran qui soutient fermement le Hamas. Et puis, comme à chaque crise au Proche-Orient, éviter l’importation des conséquences du conflit israélo-palestinien sur le territoire national.

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